Syrie : L'émissaire de l'Onu a vu deux groupes de l'opposition

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Syrie: l'emissaire de l'onu a vu deux groupes de l'opposition[reuters.com]
(Crédits : © Pierre Albouy / Reuters)

GENEVE (Reuters) - L'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a rencontré dimanche à Genève, où se déroule une nouvelle session de pourparlers de paix, deux groupes de l'opposition bien considérés par la Russie, principal soutien du président syrien Bachar al Assad.

Le diplomate italo-suédois a indiqué au Haut Comité des négociations (HCN), principale délégation de l'opposition, qu'il souhaiterait unifier les groupes disparates pour faciliter les discussions face-à-face avec le gouvernement.

Djihadi Makdissi, qui dirige les opposants de la plate-forme du "Caire", a suggéré qu'il n'était pas question de fusionner les délégations, mais qu'il se coordonnait avec le HCN.

"Nous ne sommes pas une opposition fragmentée, nous sommes simplement différents", a déclaré à la presse Djihadi Makdissi qui a été autrefois porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères.

Staffan de Mistura a distribué vendredi aux délégations un document de travail sur les questions procédurales mais la perspective de passer aux questions de fond - une nouvelle Constitution, des élections supervisées par les Nations unies et un gouvernement responsable - semblent minces.

Selon le document de Staffan de Mistura, que Reuters a pu consulter, le programme de travail se fonde sur la résolution 2254 votée par le Conseil de sécurité des Nations unies en décembre 2015 qui appelle à un cessez-le-feu et à un règlement politique et Syrie et se concentre sur ces trois points clés à aborder dans les groupes de travail.

Il n'y aura d'accord sur rien, tant qu'il n'y aura pas d'accord sur tout, dit le document de travail. Le but de cette session de négociations est simplement de faire en sorte d'aboutir à une "compréhension partagée plus profonde" de la façon de procéder dans les prochaines sessions.

Le collectif de militants favorable à la paix "Le Jour d'après. Soutenir une transition démocratique en Syrie" n'a pas semblé très optimiste, compte tenu des combats qui continuent sur le terrain en violation du cessez-le-feu.

Un de ses membres, Moutassem Alysoufi, souligne que dans le cadre de la résolution 2254, Staffan de Mistura doit développer un plan pour superviser le cessez-le-feu et sanctionner ceux qui ne le respectent pas.

Selon lui, la délégation qui représente le gouvernement syrien, dirigée par l'ambassadeur de Syrie auprès des Nations unies Bachar al Dja'afari, ne veut pas se lancer dans des discussions politiques sérieuses.

"Ils gagnent du temps et poursuivent leur stratégie militaire sur le terrain", dit-il.

(Stéphanie Nebehay et John Irish, avec Yara Abi Nader à Genève et Angus McDowall à Beyrouth; Danielle Rouquié pour le service français)