Le soldat franco-israélien qui a tué un Palestinien fait appel

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Le soldat franco-israelien qui a tue un palestinien fait appel[reuters.com]
(Crédits : © Pool New / Reuters)

JERUSALEM (Reuters) - Le sergent franco-israélien Elor Azaria, condamné la semaine dernière à 18 mois de prison par une juridiction militaire pour avoir tué un Palestinien blessé gisant au sol, a annoncé mercredi avoir fait appel de sa condamnation.

A l'annonce de ce recours, trois des avocats d'Elor Azaria ont annoncé qu'ils renonçaient à défendre le jeune homme. Dans un communiqué, ils expliquent qu'il a bénéficié d'une peine "fantastique", qui "semblait impossible", semblant ainsi suggérer qu'il ne devait pas risquer de la remettre en jeu en appel. Le crime pour lequel était poursuivi le jeune homme était passible de 20 ans de réclusion.

Son procès, le premier à viser un soldat israélien pour usage illégal de la force depuis le début de l'"intifada des couteaux" l'an dernier, est l'une des affaires qui a le plus divisé la société israélienne. Selon un sondage, près de la moitié des Juifs israéliens estiment qu'un attaquant palestinien doit être tué quelles que soient les circonstances.

Elor Azaria se trouvait à Hébron comme médecin militaire quand deux Palestiniens ont blessé un soldat à l'arme blanche. Un des assaillants a immédiatement été abattu par l'armée israélienne. L'autre a été blessé par balle. Onze minutes plus tard, alors que le Palestinien blessé, Abd Elfatah Acharif, 21 ans, gisait au sol incapable de bouger, Elor Azaria, qui était alors âgé de 19 ans, l'a visé avec son arme et l'a tué.

Un tribunal militaire a condamné le jeune homme, aujourd'hui âgé de 20 ans, pour homicide le 21 février dernier. Au vu d'une vidéo tournée par un défenseur palestinien des droits de l'homme, le tribunal n'a pas retenu l'argument du jeune Elor Azaria selon lequel il pensait que le Palestinien constituait encore une menace quand il était au sol.

Pour imposer une peine de 18 mois, nettement inférieure à celle de trois à cinq ans requises par l'accusation, les juges ont retenu qu'il s'agissait de la première expérience de combat du militaire franco-israélien et que ses états de servie étaient irréprochables.

Dans une demande à la cour, l'avocat restant d'Elor Azaria demande à ce que le début de son incarcération, prévu le 5 mars, soit reporté une fois que toutes les voies de recours seront épuisées.

(Jeffrey Heller; Danielle Rouquié pour le service français)