L'Union fixe ses priorités pour le Brexit

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(Crédits : © Francois Lenoir / Reuters)

BRUXELLES (Reuters) - Le négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit a énoncé mercredi les priorités du bloc communautaire à une semaine du déclenchement de l'article 50 du Traité de Lisbonne par la Première ministre britannique, Theresa May.

S'exprimant devant le Comité européen des régions, Michel Barnier a expliqué que la clé de négociations réussies avec le Royaume-Uni résidait dans l'adoption d'une approche en bon ordre.

Selon lui, les négociations ne pourront réussir que si les 27 gouvernements font preuves d'unité et qu'elles se déroulent dans la transparence. Il est également essentiel que les incertitudes soit levées sur l'avenir des Britanniques résidant dans l'UE et celui des Européens résidant au Royaume-Uni, 4,5 millions de personnes au total.

"Garantir les droits des citoyens européens à long terme sera notre priorité absolue dès le début des négociations", a-t-il dit.

"Cela prendra du temps, sans doute plusieurs mois. Il faut faire tout ce travail juridique avec le Royaume-Uni."

"Nous devons et nous devrions nous accorder, aussi rapidement que possible, sur les principes de continuité, de réciprocité et de non-discrimination afin de ne pas laisser les citoyens dans une situation d'incertitude."

Les négociations devront également lever les doutes sur le financement des programmes prévus dans le budget européen, a ajouté Français, évoquant les 90 milliards d'euros du Fonds social européen, les 200 milliards d'euros du Fonds européen de développement régional, les 315 milliards d'euros du Plan d'investissement et les 80 milliards d'euros du programme de recherche et de développement, soit un total de 685 milliards d'euros.

Tous ces programmes et leur financement ont été approuvés avec l'accord des Britanniques et Londres doit à ce titre s'acquitter de sa part.

"Nous ne demanderons pas un seul euro aux Britanniques pour quelque chose qu'ils n'ont pas signé en tant que membre", a-t-il promis. "De la même manière, les 27 honoreront leurs engagements vis-à-vis du Royaume-Uni, de ses citoyens, de ses entreprises et des régions."

Les négociations devront également rapidement clarifier la question des frontières extérieures de l'Union une fois que la Grande-Bretagne aura quitté le bloc, notamment à la frontière séparant la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.

"Nous serons particulièrement attentifs, dans ces négociations, aux conséquences de la décision britannique de quitter l'Union douanière et à tout ce qui, d'une manière ou d'une autre, est susceptible d'affaiblir le dialogue et la paix."

L'accord commercial que l'Union et la Grande-Bretagne signeront devra prendre en compte les normes européennes sociales, budgétaires, environnementales et celles qui protègent les consommateurs, et devra être ratifié par tous les Parlements européens.

Michel Barnier a repris à son compte les déclarations de plusieurs européens qui ont prévenu que la Grande-Bretagne ne serait pas en mesure de "choisir" ce qu'elle veut conserver de son statut de membre de l'UE. Un tel accord ne pourra d'ailleurs intervenir avant que les termes du divorces soient fixés.

(Jan Strupczewski, Nicolas Delame pour le service français)