Un scandale lié à des achats de terrains pèse sur le Premier ministre japonais

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Un scandale pese sur abe[reuters.com]
(Crédits : Remo Casilli)

par Elaine Lies et Linda Sieg

TOKYO (Reuters) - Le directeur d'un établissement scolaire japonais au coeur d'un scandale politique a déclaré sous serment jeudi devant une commission parlementaire avoir reçu un don d'un million de yens (8.300 euros) de l'épouse du Premier ministre Shinzo Abe au nom de son mari.

Dans cette affaire qui fait scandale, et qui a même pesé sur la Bourse jeudi, l'association éducative Moritomo Gakuen, dont le siège est à Osaka, a acquis des terrains publics très bon marché pour y construire une école élémentaire.

Le Premier ministre a déclaré que ni lui ni son épouse Akie, n'étaient intervenus.

Shinzo Abe a aussi nié que son épouse ait donné un million de yens en son nom à Yasunori Kagoike, le chef démissionnaire de Moritomo Gakuen.

Akie Abe devait être la principale honoraire de l'établissement, qui devait ouvrir en avril avec un programme fondé sur le patriotisme d'avant-guerre qui enseignait aux élèves à être des sujets et non des citoyens. Akie Abe a rompu avec le projet une fois de scandale révélé.

Le groupe Moritomo Gakuen gère aussi une école maternelle avec un programme similaire.

Yasunori Kagoike, qui témoignait jeudi sous serment devant la commission budgétaire du Sénat, dit avoir reçu l'argent de l'épouse du chef du gouvernement en 2015, à un moment où ils se trouvaient seuls.

"Elle a dit : 's'il vous plaît, c'est de Shinzo Abe' et elle m'a donné une enveloppe avec un million de yens à l'intérieur", déclaré Yasunori Kagoike.

"L'épouse de Shinzo Abe dit apparemment qu'elle ne se souvient pas tout de cela, mais, puisque que c'était une question d'honneur, je m'en souviens comme si c'était hier."

Le témoignage a été diffusé en direct par quatre des six groupes de télévisions japonais.

Yasunori Kagoike est membre du Nippon Kaigi, un groupe de pression nationaliste qui plaide pour une philosophie traditionnelle à base de shintoïsme, la "religion" traditionnelle du Japon, de patriotisme et de fierté d'appartenir à une ligne impériale ancienne. Ce groupe est très lié à Shinzo Abe et à son entourage.

La côte de popularité de Shinzo Abe a reculé de dix points mais le Premier ministre engrange encore 56% d'opinions favorables, selon un sondage pour le quotidien Yomiuri publié cette semaine.

(Avec Chris Gallagher, Kiyoshi Takenaka et Ayai Tomisawa; Danielle Rouquié pour le service français)