Négociations à Genève sur fond de combats à Damas et près de Hama

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Negociations pour la paix a geneve sur fonds de combats en syrie[reuters.com]
(Crédits : Reuters Tv)

BEYROUTH (Reuters) - Les négociations de paix sur la Syrie doivent reprendre ce jeudi à Genève mais la poursuite sur le terrain d'âpres combats entre l'armée syrienne et les rebelles, dont des groupes djihadistes près de la ville de Hama, augure mal de leur succès.

La recrudescence des combats ces dernières semaines, malgré le cessez-le-feu conclu fin décembre sous l'égide de la Russie et de la Turquie, assombrit les perspectives de progrès réels dans les efforts de paix, qui n'ont guère avancé lors des précédentes sessions.

"Nous espérons avoir en face de nous un partenaire sérieux", a dit à Genève Salem al Mouslet, porte-parole du Haut comité des négociations (HCN, insurgés).

Le régime du président Bachar al Assad, qui est soutenu par la Russie, l'Iran et des milices chiites comme le Hezbollah libanais, participe à ces négociations dans la métropole suisse. Les deux camps s'accusent mutuellement de violer la trêve.

A Damas, l'intensité des combats qui font rage depuis cinq jours dans la zone industrielle de Djobar, en lisière des quartiers du centre de la capitale, a monté d'un cran après minuit, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition.

Un porte-parole du Hezbollah a signalé des combats aux premières heures de jeudi à Djobar et de violents bombardements des positions rebelles dans le secteur.

Dans une interview accordée à Reuters à Genève, Jan Egeland, conseiller de l'Onu aux affaires humanitaires, a souligné que la reprise des combats autour de Damas avait coupé de tout accès à une aide humanitaire les 300.000 habitants de Douma, au nord-est de la capitale, et Kafr Batna, à l'est.

"Ils sont entièrement dépendants de nos approvisionnements. La famine menacera si nous ne pouvons pas avoir accès à eux dans les prochaines semaines", a-t-il dit.

"L'accroissement des combats a des effets catastrophiques sur la population civile. A Douma, ils n'ont plus reçu la moindre livraison de l'Onu depuis octobre et à Kafr Batna depuis juin", a-t-il ajouté.

Près de Hama, à un peu plus de 200 km au nord de Damas, les insurgés ont progressé dans le courant de la nuit et les affrontements se poursuivent, indique l'OSDH.

Les rebelles de l'alliance djihadiste Tahrir al Cham ont pris le contrôle d'une quarantaine de positions de l'armée gouvernementale dans 11 villes et villages au cours des premières 24 heures de leur offensive qui a commencé mardi soir. Ils sont à quelques kilomètres de la ville de Hama, dit l'OSDH.

Des renforts de l'armée se sont dirigés vers le front de Hama, a-t-on déclaré mercredi de source militaire syrienne, ajoutant que l'avancée des rebelles est désormais contenue.

(Angus McDowall et Tom Perry, avec Issam Abdallah et Tom Miles à Genève; Eric Faye, Gilles Trequesser et Henri-Pierre André pour le service français)