Macron salue le soutien de Le Drian à sa candidature

reuters.com  |   |  662  mots

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a salué jeudi la décision, pas encore officialisée par l'intéressé, du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de se rallier à sa candidature un mois jour pour jour avant le premier tour de la présidentielle.

Selon le quotidien Ouest France, qui a rencontré le ministre socialiste jeudi, ce poids lourd du gouvernement, proche de François Hollande, devait annoncer sa décision dans la journée à ses vice-présidents au conseil régional de Bretagne.

A son arrivée à Dijon (Côte-d'Or) pour un déplacement de campagne, Emmanuel Macron a salué en lui un homme de conviction à la conception de la politique proche de la sienne.

"Je suis toujours heureux qu'il y ait des femmes et des hommes de conviction qui nous rejoignent et quant à Jean-Yves Le Drian, c'est un responsable politique pour lequel j'ai beaucoup de respect et qui, en Bretagne, a construit une majorité de projets qui est assez voisine de la démarche qui est la nôtre", a dit le fondateur d'En Marche! devant la presse.

Le penchant de Jean-Yves Le Drian pour l'ex-ministre de l'Economie, l'un des favoris des sondages actuellement, plutôt que pour le socialiste Benoît Hamon ne faisait plus guère de doute depuis plusieurs jours.

L'entourage de ce proche de François Hollande évoquait des "discussions" entre les deux hommes, tout en précisant que le ministre était maître du calendrier.

Jusqu'à présent, seuls deux secrétaires d'Etat sans grand pouvoir d'influence, l'écologiste Barbara Pompili et le radical de gauche Thierry Braillard, avaient annoncé leur choix de soutenir Emmanuel Macron.

Tiraillés entre le candidat investi par leur camp et le mieux placé pour accéder au second tour, d'autres ministres d'envergure continuent à entretenir le suspense sur leurs intentions, à commencer par les fidèles de François Hollande.

Le chef de l'Etat a autorisé les membres de son gouvernement à prendre parti durant la campagne, mais pas avant le 24 mars.

LES SOUTIENS DE HAMON PROTESTENT

Les porte-parole de Benoît Hamon ont déploré le choix de Jean-Yves Le Drian qui "ne respecte pas le vote des électeurs de gauche qui, y compris dans le Morbihan, ont largement désigné Benoît Hamon comme leur candidat pour cette élection présidentielle", écrivent-ils dans un communiqué.

Populaire en Bretagne et ministre de premier plan depuis le début du quinquennat, Jean-Yves Le Drian est la prise la plus prestigieuse pour Emmanuel Macron depuis l'"alliance" nouée fin février avec le centriste François Bayrou.

Ce rapprochement a coïncidé avec une nouvelle progression du candidat dans les enquêtes d'intention de vote réalisées en vue du premier tour, prévu le 23 avril.

L'ancien protégé de François Hollande n'a toutefois pas l'intention de circonscrire le cercle de ses soutiens à la gauche et au centre. Il n'hésite pas, par exemple, à envoyer des signaux aux ex-partisans d'Alain Juppé, désormais orphelins.

"Beaucoup de candidats de droite et de gauche ont depuis plusieurs semaines un problème de défections. Nous, nous avons un problème, ce sont des ralliements, des soutiens. C'est beaucoup moins grave à gérer", a-t-il dit à Dijon.

Dans un entretien à l'hebdomadaire Marianne, l'ancien ministre Philippe Douste-Blazy annonce son soutien à Emmanuel Macron. Il avait appuyé Alain Juppé à la primaire de la droite.

Dominique Perben, lui aussi favorable au maire de Bordeaux durant cette primaire et ministre de la Justice sous Jacques Chirac, a fait de même.

Dans un entretien à LCP, Emmanuel Macron a dit vouloir compter, s'il accède à l'Elysée, sur "un Premier ministre fort avec des ministres forts", dans un gouvernement aux membres issu de la société civile pour "au moins un tiers".

A la question de savoir s'il souhaite que ses ministres soient de droite ou de gauche, Emmanuel Macron répond : "Cela m'importe peu".

(Simon Carraud et Elizabeth Pineau, avec Pierre-Henri Allain, Michel Rose, édité par Yves Clarisse)