Affaire Bettencourt : La juge Prévost-Desprez relaxée en appel

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Affaire bettencourt: la juge prevost-desprez relaxee en appel[reuters.com]
(Crédits : © Stephane Mahe / Reuters)

BORDEAUX (Reuters) - La cour d'appel de Bordeaux a confirmé jeudi la relaxe prononcée en première instance pour la juge Isabelle Prévost-Desprez, poursuivie pour "violation du secret professionnel" lors de son enquête en tant que juge d'instruction sur l'affaire Bettencourt, a-t-on appris de source judiciaire.

En juin 2015, le tribunal de grande instance avait relaxé la magistrate mais le parquet de Bordeaux avait décidé de faire appel de cette décision. Lors de l'audience en février, l'avocat général Pierre Nalbert s'était dit convaincu de sa culpabilité".

La magistrate était soupçonnée d'avoir révélé à des journalistes dans des SMS l'existence et les détails d'une perquisition effectuée le 1er septembre 2010 au domicile de l'héritière du groupe L'Oréal, Liliane Bettencourt. Elle avait été relaxée faute de preuves, la teneur des SMS n'ayant jamais pu être établie.

La juge du tribunal de Nanterre enquêtait à l'époque sur des liens éventuels entre la milliardaire et le financement de l'UMP, le parti du président en exercice Nicolas Sarkozy, lui-même mis en cause dans le volet abus de faiblesse de cette affaire avant de bénéficier d'un non-lieu en 2013.

En guerre ouverte avec le procureur de la République de Nanterre de l'époque, Philippe Courroye, qu'elle a accusé à la barre d'être "en mission commandée par Nicolas Sarkozy", elle a dénoncé les pressions exercées contre elle durant son enquête visant à la faire dessaisir du dossier.

Elle avait reconnu cependant avoir été l'auteur de plusieurs SMS à des journalistes mais avait nié y avoir évoqué le contenu des procès-verbaux. "Je n'ai pas violé le secret de l'instruction", avait-elle répété.

La magistrate encourait une peine maximale d'un an de prison et 15.000 euros d'amende.

(Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)