L'UE envisage de faire bénéficier les fintechs du passeport européen

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(Crédits : © Francois Lenoir / Reuters)

par Francesco Guarascio

BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne envisage de faire bénéficier les promoteurs des nouveaux services bancaires et d'assurance numériques du passeport européen et d'exigences règlementaires assouplies, des initiatives susceptibles d'affaiblir la position dominante dans ce secteur des "fintechs" détenues par la Grande-Bretagne qui s'apprête à quitter l'Union européenne.

Le vice-président de la Commission et commissaire aux Services financiers, Valdis Dombrovskis, a dit jeudi que l'exécutif européen examinait la manière de réguler ce secteur en encourageant son développement en Europe tout en protégeant les consommateurs contre les nouveaux risques que son expasnion a fait naître.

Les fintechs proposent une vaste gamme de services financiers allant des paiements au crédit en passant par la gestion privée ou encore l'assurance.

"Nous devons être prudents dans notre approche tout en garantissant que cette nouvelle industrie a l'espace nécessaire pour se développer", a dit Valdis Dombrovskis lors d'une conférence de presse.

Il a ajouté que la Commission étudiait de nouvelles règles qui permettraient aux fintechs de bénéficier du passeport européen et de proposer ainsi leurs services dans l'ensemble de l'Union européenne quel que soit leur pays d'implantation au sein du bloc.

Cette disposition pourrait menacer la position de Londres comme plaque-tournante de référence pour les fintechs en Europe, les entreprises du secteur financier risquant de perdre le bénéfice du passeport européen une fois que la Grande-Bretagne aura quitté l'UE au terme du processus du Brexit dont le déclenchement formel doit intervenir le 29 mars et durer deux ans.

Des capitales continentales comme Berlin ou Paris pourraient alors renforcer leurs chances de s'imposer comme lieu d'ancrage en Europe de ces activités.

Valdis Dombrovskis a dit que la Commission envisageait aussi de délivrer des agréments spécifiques assortis d'exigences réglementaires et de fonds propres réduites pour les fintechs offrant des services à faibles risques.

Cela réduirait les coûts des fintechs au risque d'accroître la pression qu'elles exercent sur les acteurs traditionnels confrontés aux conséquences négatives de taux ultra-bas et à un environnement déjà très concurrentiel.

La Commission a lancé jeudi une consultation publique de trois mois sur ses propositions qui pourra déboucher sur un projet de texte.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Bertrand Boucey)