Hongrie : Le Conseil de l’Europe inquiet pour les enfants migrants

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(Crédits : Laszlo Balogh)

STRASBOURG (Reuters) - La création par la Hongrie de camps destinés à interner les migrants, y compris les mineurs non accompagnés de 14 ans et plus, violerait les droits des enfants et les exposerait à des risques d'exploitation sexuelle, estime le Conseil de l'Europe.

Le président du comité de Lanzarote, un organe de l'institution paneuropéenne chargé de veiller au respect de la convention européenne contre l'exploitation sexuelle des enfants, a écrit au Premier ministre hongrois, Viktor Orban, pour lui demander confirmation que les migrants de plus de 14 ans seraient désormais traités comme les adultes.

"Si c'est le cas, au lieu d'avoir accès à un tuteur et de bénéficier du régime de protection auquel ont droit les mineurs, ces enfants seraient placés dans des zones de transit, augmentant le risque qu'ils soient victimes d'exploitation ou d'abus sexuels", s'inquiète Claude Janizzi, dans ce courrier rendu public vendredi à Strasbourg.

"Des alternatives à la détention devraient être trouvées pour les enfants, conformément aux standards du Comité européen pour la prévention de la torture", ajoute ce représentant du Luxembourg au sein du comité.

Le comité de Lanzarote donne un mois à la Hongrie pour lui fournir des éclaircissements sur le statut appliqué aux moins de 18 ans dans le futur régime appliqué aux migrants, n'excluant pas de se rendre sur place pour vérifier la situation.

Le vote par le Parlement hongrois, le 7 mars dernier, d'un projet de loi créant des camps à la frontière avec la Serbie, où les migrants seraient retenus, le temps que soit examinée leur demande d'asile, a été critiqué par plusieurs instances internationales dont le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

"Cette nouvelle loi contrevient aux obligations de la Hongrie en vertu des règlements internationaux et de l'UE et aura un impact physique et psychologique terrible sur des femmes, des enfants et des hommes qui ont déjà grandement souffert" avait alors déclaré sa porte-parole Cécile Pouilly.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)