Marine Le Pen reçue par Poutine à Moscou

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Poutine rencontre marine le pen a moscou[reuters.com]
(Crédits : Maxim Shemetov)

MOSCOU (Reuters) - Le président russe Vladimir Poutine a reçu vendredi Marine Le Pen, assurant toutefois qu'il n'y aurait pas d'ingérence russe dans l'élection présidentielle française.

La candidate du Front national a ainsi réussi à parfaire sa stature internationale à un mois du scrutin après avoir rencontré le président libanais Michel Aoun en février et celui du Tchad, Idriss Deby, au début de la semaine.

"Nous ne voulons en aucun cas influencer le déroulement des évènements (en France, NDLR), a déclaré le chef du Kremlin à la présidente du parti d'extrême droite.

"Mais nous nous réservons le droit de parler avec tous les représentants politiques de toutes les forces politiques du pays, comme le font nos partenaires, en Europe ou aux Etats-Unis", a-t-il ajouté.

"Il est intéressant d'échanger avec vous sur la façon de développer nos relations bilatérales et la situation en Europe. Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement", a dit Vladimir Poutine.

A Washington, la Russie est soupçonnée d'avoir favorisé la victoire de Donald Trump et, à Paris, de fragiliser la candidature d'Emmanuel Macron, selon les responsables de son mouvement en marche.

Le Kremlin a démenti toute tentative d'influencer le processus électoral aux Etats-Unis ou en France.

LEVÉE DES SANCTIONS

Marine Le Pen était à Moscou à l'invitation de Léonid Sloutski, président de la commission des Affaires étrangères de la Douma d'Etat, la chambre basse du parlement.

Marine Le Pen a affirmé après sa rencontre avec le président russe que son premier geste à l'égard de la Russie, si elle est élue, serait de réfléchir à une levée rapide des sanctions imposées à Moscou dans le cadre du conflit ukrainien.

La lutte contre le terrorisme islamique était également au menu de ce tête-à-tête inédit, au cours duquel le président russe et son invitée ont plaidé en faveur d'une plus grande collaboration internationale.

Marine Le Pen a également assuré à des journalistes, dans un hôtel de Moscou, qu'elle n'avait pas évoqué avec le président russe un éventuel soutien financier à sa campagne électorale.

Florian Philippot, le numéro 2 du FN, avait indiqué dans la matinée sur franceinfo qu'aucune banque française n'avait voulu, à ce jour, consentir de prêt à la candidate mais que le parti ne solliciterait pas pour autant de banque russe.

Le FN, qui est à la recherche de plusieurs millions d'euros pour financer sa campagne, avait obtenu en 2014 un prêt de neuf millions d'euros d'une banque russe.

Selon l'entourage de la candidate d'extrême droite à la présidentielle, le président russe lui a souhaité bonne chance.

"Il lui a souhaité bonne chance pour l'élection présidentielle", a déclaré à Reuters Ludovic de Danne, qui participait à la rencontre. "On a senti qu'ils se comprenaient, qu'ils étaient sur la même longueur d'onde."

Ces propos n'ont pas pu être confirmés auprès du Kremlin.

(Katya Golubkova, avec Chine Labbé et Ingrid Melander à Paris, édité par Yves Clarisse)