KAPITAN ANDRIVO, Bulgarie (Reuters) - La police bulgare a levé vendredi un blocus organisé par des nationalistes à trois postes-frontières avec la Turquie pour empêcher des Turcs disposant de la nationalité bulgare de venir participer aux élections législatives de dimanche.

Le gouvernement par intérim a souligné que "la liberté de mouvement (...) devait être garantie immédiatement, conformément aux lois nationales et internationales" et la police est intervenue pour disperser les militants.

"La circulation routière a été rétablie aux trois postes-frontières", a déclaré le ministère de l'Intérieur.

Sofia accuse Ankara d'ingérence dans le processus électoral pour le compte du nouveau parti DOST, qui entend représenter la minorité turcophone de Bulgarie, la plus importante du pays.

Au poste de Kapitan Andrivo-Kapikule, une centaine de militants de la coalition nationaliste "Patriotes unis" s'étyaient rassemblés pour bloquer le passage d'autocars venus de Turquie, en promettant de rester jusqu'à la fin du scrutin.

Selon les nationalistes, un millier de cars doivent franchir la frontière avec le soutien de l'Etat turc.

"La Turquie veut envoyer des électeurs pour le DOST, un parti pro-turc, parce qu'elle sait que le soutien pour ce parti en Bulgarie est très faible", a déclaré à Reuters Krasimir Karakatchanov, l'un des dirigeants de Patriotes unis.

Les sondages donnent pour l'instant le DOST en deçà du seuil de 4% des suffrages nécessaire pour entrer au Parlement.

Environ 12% des 7,2 millions de Bulgares sont musulmans, héritage de près de 500 ans de domination ottomane sur le pays, jusqu'à la fin du XIXe siècle. Le pays est majoritairement chrétien orthodoxe.

Environ 400.000 Bulgares vivent en Turquie. La plupart sont des descendants de colons turcs installés dans les Balkans pendant la période ottomane.

(Stoyan Nenov, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)