Les figures libres de Macron à la chasse aux voix à La Réunion

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Macron a la chasse aux voix sur l'ile de la reunion[reuters.com]
(Crédits : Laurent Capmas)

par Bernard Grollier

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (Reuters) - A 29 jours du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a enchaîné samedi les bains de foule et transformé un meeting en exercice d'improvisation, au premier jour d'une visite de 36 heures sur l'île de La Réunion.

Pour tenter de convaincre un électorat qui le connaît mal, l'ex-ministre de l'Economie, favori des sondages pour le second tour, avait donné rendez-vous aux Réunionnais l'après-midi dans une salle de sports de Saint-Denis-de-la-Réunion.

Plus de 3.000 personnes sont venues l'écouter dans cette salle de 4.500 places. Après quelques minutes de discours, il a invité sur le podium un occupant des gradins, qui s'était manifesté bruyamment, à venir poser sa question sur l'avenir de la jeunesse insulaire sous le regard anxieux du service d'ordre.

"La moitié des enfants réunionnais sont concernés par mon projet de limiter à 12 élèves les classes de CP et de CE1", a déclaré le candidat d'En Marche !

D'autres questions ont fusé du public, Emmanuel Macron s'est alors pris au jeu, transformant son meeting en débat public.

Il a ainsi notamment invité à ses côtés un chauffeur de taxi se plaignant de la complexité administrative, un homme âgé partisan des médecines naturelles, un sourd-muet et un non-voyant défendant la cause des personnes handicapées, un enfant de six ans soucieux d'"améliorer La Réunion".

Au fil de ses réponses, il a placé quelques propositions de son programme, notamment sur l'Outre-Mer.

Emmanuel Macron souhaite notamment renforcer les subventions à la continuité territoriale, qui réduisent le coût des billets d'avion entre les Départements d'Outre-Mer et la métropole. Il a également promis d'"adapter les règles aux réalités du terrain", car "les contraintes d'un agriculteur de la Beauce ne sont pas les mêmes que celles d'un agriculteur de La Réunion."

Dans une interview publiée par Le Quotidien de La Réunion, il demande une évaluation des dispositifs mis en place pour maîtriser les prix à la consommation dans ces départements.

CHÔMAGE ET COHÉSION SOCIALE

A son arrivée à l'aéroport de Saint-Denis, il avait été accueilli par 200 partisans enthousiastes au son d'un séga, musique traditionnelle réunionnaise, appelant à son élection.

Dans ce département d'outre-mer qui a voté massivement pour François Hollande en 2012, son mouvement revendique 900 adhérents. Mais le candidat d'En Marche ! s'appuie surtout sur le maire socialiste de Saint-Denis, Gilbert Annette, et sur le député-maire centriste de Saint-Leu, Thierry Robert.

Ce dernier a accueilli Emmanuel Macron dans sa commune, sur la côte sud-ouest de l'île, pour une visite de marché.

Dans la chaleur lourde de l'été austral, le candidat s'est de nouveau prêté au jeu des poignées de main, des accolades et de l'écoute des doléances.

Il a notamment salué la cohésion sociale de La Réunion, malgré un chômage très supérieur à celui de la métropole. "S'il n'y avait pas une telle cohésion sociale à La Réunion, avec 30% de chômage, la situation serait catastrophique", a dit l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande.

Il a dit vouloir notamment relever le défi de l'éducation dans ce département d'outre-mer. "On n'oubliera pas les jeunes", a-t-il souligné. "Il y a beaucoup d'attentes. Ça oblige."

Emmanuel Macron a également visité une exploitation agricole. Des images de télévision l'ont montré coupant laborieusement une canne à sucre avec une machette.

Il poursuivra sa visite sur l'île dimanche matin, avant de s'envoler pour Mayotte, autre département d'outre-mer de l'océan Indien, où il restera quelques heures.

(Edité par Emmanuel Jarry)