François Fillon veut être jugé sur son "parcours"

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Fillon veut etre juge sur son parcours[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

NANTES, Loire-Atlantique (Reuters) - François Fillon a exhorté lundi les Français à le juger sur son parcours et son programme, et non sur les «actes d'accusation» des "inquisiteurs" dont il est la cible depuis les révélations sur les emplois présumés fictifs de son épouse Penelope et deux de ses enfants.

"Aujourd'hui, on n'hésite pas à mettre ma vie à l'épreuve, on la décortique dans tous les sens, on l'étale, on la dissèque sans aucune pudeur, sans aucun respect pour ce qui s'appelait jadis la présomption d'innocence", a déclaré le candidat de la droite à la présidentielle devant 5.000 sympathisants, selon les organisateurs, réunis à Nantes.

«De belles âmes se sont émues parce que j'ai évoqué le souvenir de Pierre Bérégovoy lors de l'émission politique sur France2», a-t-il ajouté en rappelant son allusion à l'ancien Premier ministre de François Mitterrand, qui s'est suicidé après la défaite des socialistes aux législatives de 1993.

"Alors je le redis calmement et fermement : Bérégovoy n'était pas du sérail et il fut bien 'livré aux chiens' pour reprendre l'expression du président de la République de l'époque."

"Parmi ceux qui s'émeuvent de cette référence, combien ont participé à l'époque à cette curée politique et médiatique ?", a poursuivi François Fillon.

"Aujourd'hui, je dis aux Français : ne me jugez pas d'après les actes d'accusation de ces nouveaux inquisiteurs, jugez-moi sur mon parcours", a-t-il ajouté.

"Je n'ai pas fait les grandes écoles, je n'ai pas été banquier, j'ai donné trente-six ans de vie publique à ma ville, à mon département, à ma région", a souligné l'ancien Premier ministre qui est aujourd'hui distancé par Marine Le Pen et Emmanuel Macron dans les sondages d'opinion.

"On ne devient pas responsable d'un grand pays comme la France sans avoir été attaqué, injurié, écorché par ses adversaires », a-t-il encore dit, citant les exemples du général de Gaulle, de François Mitterrand ou de Nicolas Sarkozy.

(Guillaume Frouin, édité par Yann Le Guernigou)