Pékin demande des explications à Paris après la mort d'un Chinois

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(Crédits : Regis Duvignau)

PEKIN/PARIS (Reuters) - Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé mardi avoir convoqué le consul général de France à Pékin après la mort d'un Chinois, tué dimanche à Paris dans des conditions encore troubles lors d'une opération de police.

Selon une porte-parole du ministère, Pékin a demandé à Paris de mener une enquête rigoureuse et d'assurer la sécurité de ses ressortissants après l'incident de dimanche, qui a provoqué la colère de la communauté chinoise dans la capitale.

Cette même porte-parole, Hua Chunying, a parallèlement appelé les Chinois à exprimer leurs griefs de manière "raisonnable" et "légale".

"Des mesures renforcées ont été adoptées ces derniers mois et toutes les dispositions sont prises pour leur réserver les meilleures conditions d'accueil et de sécurité", a répondu le diplomate français lors de son entretien avec les autorités chinoises, selon le Quai d'Orsay.

Lundi soir, 35 personnes ont été interpellées durant une manifestation organisée devant un commissariat du XIXe arrondissement, dont six pour des jets de projectiles et trois pour avoir commis des violences contre des policiers et dégradé un véhicule, selon un décompte de la préfecture.

Toujours selon la préfecture, trois policiers ont été légèrement blessés et plusieurs véhicules, dont l'un de la police, ont été incendiés.

Deux enquêtes, l'une administrative et l'autre judiciaire sous la conduite du parquet de Paris, ont été ouvertes pour faire la lumière sur la mort du ressortissant chinois.

Selon une version donnée par la police, celui-ci s'est jeté sur les forces de l'ordre, une paire de ciseaux à la main, lors d'une opération menée dans un appartement du XIXe arrondissement pour un différend familial.

Un policier aurait alors ouvert le feu pour protéger son collègue, qui a été légèrement blessé, tuant l'agresseur présumé.

Les proches du ressortissant chinois tué contestent cette version. Selon eux, il n'a pas agressé les policiers, qui ont tiré sans sommation.

De source policière, on précise que l'homme abattu était connu de la police pour des antécédents psychiatriques. Il avait notamment fait un séjour à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture après avoir jeté des projectiles depuis le balcon de son appartement, en 2012.

(Ben Blanchard à Pékin, Service France, Simon Carraud et John Irish à Paris, édité par Sophie Louet)