Mélenchon menace de ne pas participer au débat du 20 avril

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Melenchon ne participera pas au debat tele du 20 avril[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à l'élection présidentielle, a menacé mardi de ne pas participer au débat télévisé organisé par France 2 si la date du 20 avril était maintenue, invoquant une question d'agenda et une absence de concertation.

Le candidat d'En Marche !, Emmanuel Macron, a également jugé le débat "tardif" et a souhaité que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) se saisisse du dossier.

"En toute hypothèse, pour ma part, je ne crois pas possible de participer à une émission de cette nature au-delà du lundi 17 avril, compte tenu de mon programme d'activité et de la construction de ma campagne", écrit Jean-Luc Mélenchon dans un billet publié sur son blog.

France 2 "ne s'est pas demandé si nous sommes d'accord pour mettre en jeu toute notre campagne 48 heures avant le vote", souligne le candidat de La France insoumise "ni ce que nous avions prévu de faire à cette date, ni s'il est décent et conforme qu'une campagne électorale s'achève par un événement auquel il est impossible de répliquer le cas échéant".

Dans une déclaration transmise à Reuters, France Télévisions indique qu'à l'image de tous les candidats déclarés, Jean-Luc Mélenchon "a reçu une lettre recommandée avec accusé de réception doublée d'un message mail le 31 janvier l'invitant au débat du 20 avril."

"Il n'y a eu alors aucune contestation de sa part ni du débat ni de la date proposée", souligne le groupe. "En revanche, depuis plusieurs jours, il se livre à des attaques inacceptables sur le professionnalisme des journalistes du service public et s'en prend avec une rare violence à L'Emission Politique."

"AFFREUX DÉSERTEUR"

Un premier débat a réuni le 20 mars sur TF1 cinq des onze candidats à l'élection présidentielle - Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et François Fillon. L'exercice, inédit dans l'histoire politique française, a été suivi par 9,8 millions de téléspectateurs.

Deux autres débats sont prévus d'ici au 23 avril : l'un sur BFM TV et CNews le 4 avril, l'autre sur France 2 le 20 avril.

"La date est annoncée et nous sommes en quelque sorte sommés de nous y plier sous peine de passer pour je ne sais quel affreux déserteur qui mépriserait ses concurrents et les téléspectateurs", estime Jean-Luc Mélenchon qui exprime également des réserves sur le second débat sur BFM TV et CNews.

"Nous serons 11 participants ! Pour 15 minutes de temps de parole à chacun d'entre nous, les deux chaînes d'information en continu BFMTV et CNews ont prévu une durée de 3h30 pour l'émission. Ce seraient donc quatre heures sans aucun doute !".

Lors d'une conférence de presse, Emmanuel Macron a lui aussi critiqué la date du débat. "Je souhaite que le CSA puisse mettre autour de la table les chaînes de télévision, afin qu'elles organisent un débat, un seul, et pas de dernière minute", a-t-il dit.

Pour Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France !, "la lâcheté et la peur dont Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron font preuve démontrent que ni l'un ni l'autre ne sont à la hauteur de la fonction pour laquelle ils candidatent".

"Alors que plus de la moitié des Français n'ont toujours pas fait leur choix, l'organisation d'un tel débat constitue une véritable bouffée d'oxygène pour notre démocratie à trois jours du premier tour", explique-t-il dans un communiqué.

L'organisation du premier débat sur TF1, qui avait duré 3h30, avait été vivement critiquée par les prétendants à l'Elysée qui n'avaient pas été invités à participer, à l'image de Nicolas Dupont-Aignan.

Saisi par le candidat de Debout la France!, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait estimé le 1er mars que le choix d'une chaîne d'organiser un débat n'associant qu'une partie des candidats déclarés à un scrutin électoral relevait "de sa responsabilité éditoriale".

Le Conseil s'était toutefois interrogé "sur l'opportunité de maintenir l'organisation de ce débat à la date retenue", estimant qu'en cas de déséquilibre des temps de parole, "aucun rattrapage ne serait possible".

(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)