Le Parlement écossais valide un référendum sur l'indépendance

reuters.com  |   |  436  mots
Le parlement ecossais valide un referendum sur l'independance[reuters.com]
(Crédits : © Russell Cheyne / Reuters)

EDIMBOURG (Reuters) - Le Parlement écossais a autorisé mardi la Première ministre écossaise à organiser un nouveau référendum sur l'indépendance, entre l'automne 2018 et le printemps 2019, une fois les conditions du Brexit connues.

Le gouvernement britannique, qui doit déclencher mercredi le processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a fait savoir qu'il refusait de négocier en vue d'une consultation à de telles dates, alors que les tractations sur le Brexit, qui peuvent durer jusqu'à deux ans, ne seront pas achevées.

"Il serait injuste de demander au peuple écossais de prendre une décision cruciale sans les informations nécessaires sur notre future relation avec l'Europe ou sur la forme que prendrait une Ecosse indépendante", a déclaré le 10, Downing Street dans un communiqué.

Lors d'un précédent scrutin en 2014, les Écossais ont voté à 55% contre l'indépendance.

Le vote de mardi, dont l'issue ne faisait guère de doute, est conforme aux souhaits de Nicola Sturgeon, pour qui le Brexit a changé la donne.

L'Angleterre et le Pays de Galles ont en effet voté en majorité pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 23 juin dernier, tandis que l'Ecosse et l'Irlande du Nord se sont prononcés contre.

Le vote de mardi au Parlement d'Edimbourg, acquis par 69 voix pour et 59 contre, donne mandat à Nicola Sturgeon pour solliciter l'autorisation au Parlement de Westminster de préparer la tenue d'un référendum.

Le feu vert de Westminster, où le gouvernement de Theresa May dispose d'une courte majorité, est indispensable pour que le référendum écossais ait valeur légale.

"L'Ecosse, comme le reste du Royaume-Uni, est à un tournant", a déclaré la dirigeante nationaliste écossaise devant le Parlement d'Edimbourg.

"Quand l'article 50 du traité de Lisbonne sera déclenché demain (mercredi), le changement deviendra inévitable pour notre pays", a-t-elle poursuivi. "Il y aura des conséquences sur le commerce, sur l'investissement et sur le niveau de vie, et il y aura des conséquences sur le caractère profond de la société dans laquelle nous vivons."

"Le peuple d'Ecosse doit avoir le droit de choisir entre le Brexit, sans doute un Brexit très dur, et le fait de devenir un pays indépendant capable de fixer son propre cap", a ajouté Nicola Sturgeon.

La Première ministre écossaise a déclaré aussi que si Londres bloquait son projet, ce qui est le cas, elle reviendrait devant le Parlement après les vacances de Pâques afin de débattre de la suite.

(Russell Cheyne, Gilles Trequesser et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)