L'Afghanistan veut doubler les effectifs de ses forces spéciales

reuters.com  |   |  351  mots
L'afghanistan veut doubler les effectifs de ses forces speciales[reuters.com]
(Crédits : © Omar Sobhani / Reuters)

KABOUL (Reuters) - Le gouvernement afghan envisage de doubler les effectifs de ses forces spéciales pour les porter à 17.000 soldats d'élite, a-t-on appris auprès de responsables afghans et occidentaux.

L'effort vise à renforcer des unités épuisées par les attaques incessantes menées par les taliban ou d'autres islamistes armés.

Les forces spéciales, qui ne représentent qu'une infime fraction des 300.000 membres des forces armées, mènent près de 70% des opérations d'offensive déclenchées par l'armée afghane à travers le pays. Les forces régulières, y compris la police, sont pour leur part essentiellement mobilisées sur des tâches défensives.

"Nos forces commando doivent être renforcées et mieux équipées", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Dawlat Waziri.

Aucun objectif chiffré n'est fourni par la Défense mais trois responsables, afghans et occidentaux, s'exprimant sous couvert de l'anonymat précisent que Kaboul réfléchit à un doublement des effectifs des forces spéciales.

Des discussions sont en cours entre le gouvernement et ses partenaires étrangers pour financer cet effort, ajoute-t-on de même source.

"Il faudra plusieurs années pour atteindre le niveau envisagé par (le président afghan Ashraf) Ghani", note le capitaine Bill Salvin, porte-parole des forces de l'Otan.

Les alliés du gouvernement afghan saluent régulièrement l'efficacité des forces spéciales de l'armée afghane mais s'inquiètent aussi du poids des missions qui leur sont confiées.

Les forces spéciales afghanes, confie le général Charles Cleveland, porte-parole des forces américaines à Kaboul, "sont les meilleures dans cette région mais elles sont sous tension. On leur demande énormément".

A la fin de l'année dernière, les forces afghanes ne contrôlaient plus que 57% du territoire national contre 72% un an plus tôt, selon les dernières estimations des services de l'Inspecteur général spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan (SIGAR) rattaché au Congrès des Etats-Unis.

(Josh Smith, James Mackenzie et Mirwais Harooni; Henri-Pierre André pour le service français)