La BPI soutient la stratégie de PSA, maintiendra sa participation

reuters.com  |   |  570  mots
La bpi soutient la strategie de psa, maintiendra sa participation[reuters.com]
(Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

par Matthieu Protard

PARIS (Reuters) - Bpifrance, qui va récupérer la part de l'Etat dans le groupe PSA, n'entend pas pour le moment s'alléger au capital du constructeur automobile français dont la banque publique soutient la stratégie, et en particulier le rachat d'Opel, a déclaré jeudi lors d'un entretien accordé à Reuters le directeur général de Bpifrance.

La banque publique assure dans le même temps que le rachat des 12,7% dans PSA n'obère pas ses capacités d'investissements et indique en outre qu'elle n'a pas vocation à reprendre la participation de près de 20% de l'Etat français au capital de Renault.

L'Etat a annoncé lundi le transfert de ses 12,7% du capital et de ses 18,5% de droits de vote de PSA pour 1,92 milliard d'euros. Ce transfert sera effectif après l'assemblée générale du constructeur automobile prévue le 10 mai prochain.

L'Etat français et le conglomérat chinois Dongfeng Motors étaient entrés au capital lors du sauvetage de PSA en 2014 à parité avec la famille Peugeot, fondatrice du groupe. Cette participation était depuis cette date détenue par l'Agence des participations de l'Etat (APE).

"A l'époque, il s'agissait d'une transaction d'Etat à Etat entre la France et la Chine. Mais la logique était que cette participation puisse être gérée dans la durée par Bpifrance. On s'y attendait", souligne Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance.

"Cette transaction conforte par ailleurs notre très forte présence dans le secteur de l'automobile française", poursuit le dirigeant, ajoutant qu'il n'est toutefois "absolument pas question" pour la banque de reprendre la part de l'Etat dans Renault.

Bpifrance explique qu'elle va financer le rachat des 12,7% dans PSA avec sa trésorerie, qui s'élève à 3,3 milliards d'euros.

APPEL DE CAPITAL

Pour conforter ses ressources financières et ses capacités d'investissement, l'établissement a en outre décidé de demander à ses deux actionnaires, à savoir la Caisse des dépôts et l'Etat, de lui verser 1,75 milliard d'euros, montant correspondant à l'augmentation de capital prévue lors de la création de Bpifrance en 2013.

"Ce capital sera apporté en cash par la Caisse des dépôts et l'Etat entre la fin de l'année 2017 et le début de l'année 2018, avec une première tranche de 400 millions au quatrième trimestre 2017", a fait savoir Nicolas Dufourcq qui confirme les objectifs d'investissement de Bpifrance pour 2017.

Pour cette année, la banque a notamment prévu d'investir 1,06 milliard d'euros sur le segment de moyennes et grandes capitalisations et 1,02 milliard via des fonds en co-investissements.

Interrogé sur une cession potentielle d'actions PSA, le directeur général de Bpifrance a répondu: "On vient de rentrer, ce n'est pas pour en sortir tout de suite, même marginalement."

"Nous aimons beaucoup les ambitions de conquête de Carlos Tavares (président du directoire de PSA, ndlr). Je soutiens le rachat d'Opel", a encore déclaré Nicolas Dufourcq. "C'est une très belle transaction financière. Les synergies à dégager sont considérables."

Dans le secteur automobile, Bpifrance a déjà investi en direct 268 millions d'euros dans 30 entreprises, ainsi que 400 millions via des fonds partenaires dans 83 sociétés. La banque vient en outre de sélectionner huit jeunes entreprises du secteur des véhicules autonomes et connectés pour les aider à se développer au Etats-Unis.

(Edité par Jean-Michel Bélot)