En Guyane, reprise des négociations après les excuses du gouvernement

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Les negociations en guyane butent sur la presence des medias[reuters.com]
(Crédits : © Charles Platiau / Reuters)

CAYENNE (Reuters) - Les négociations destinées à trouver une issue à la crise qui paralyse la Guyane française devaient se poursuivre vendredi entre un collectif et les autorités, au lendemain des excuses formulées par la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts.

Arrivée mercredi à Cayenne en compagnie de son collègue de l'Intérieur, Matthias Fekl, la ministre était accusée par ses interlocuteurs d'avoir tardé à prendre la mesure du malaise, lié notamment au climat d'insécurité, et à faire le déplacement dans ce département situé en Amérique du Sud.

"Tout à l'heure, on m'a demandé de faire mes excuses au peuple guyanais", a-t-elle déclaré, à l'aide d'un porte-voix, depuis le balcon de la préfecture.

"C'est à moi que revient l'honneur de dire au peuple guyanais, au-delà de ma personne, de ma petite personne, au-delà des fonctions (...), toutes mes excuses au peuple guyanais pour que, ensemble, nous puissions construire le quotidien mais aussi l'avenir de la Guyane", a-t-elle poursuivi, devant plusieurs centaines de personnes.

"Le combat de l'égalité, de l'égalité réelle, que nous menons depuis tant d'années va se concrétiser je l'espère demain, ici, en Guyane", a conclu Ericka Bareigts.

Cette déclaration a contribué à alléger l'atmosphère après de premières discussions difficiles.

Les collectifs, qui exigeaient que la presse puisse assister aux pourparlers, avaient en effet essuyé jeudi dans un premier temps une fin de non-recevoir et étaient alors sortis de la préfecture, où devaient se tenir les discussions. Ils ont finalement obtenu gain de cause.

Le collectif des "500 Frères" a exigé le retrait du dispositif de sécurité érigé face à la préfecture, où certains ont enlevé eux-mêmes des barrières dans une ambiance tendue.

Le mouvement s'est cristallisé autour de revendications portant sur la sécurité - la Guyane est le département de France où le taux d'homicides est le plus élevé - mais exprime également un malaise profond dans ce territoire frappé par un chômage endémique, deux fois supérieur à la moyenne du pays.

(Nicolas Pouillot, avec Simon Carraud à Paris, édité par Sophie Louet)