Une célèbre protectrice de la nature blessée par balle au Kenya

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Une celebre protectrice de la nature blessee par balle au kenya[reuters.com]
(Crédits : Goran Tomasevic)

NAIROBI (Reuters) - La protectrice de la nature kényane Kuki Gallmann a été blessée par balle par des hommes armés qui lui ont tendu une embuscade dans le centre du Kenya, a-t-on appris dimanche de source proche de sa famille.

Âgée de 73 ans, l'auteure d'origine italienne du livre à succès "Je rêvais de l'Afrique", adapté au cinéma en 2000, a fondé la réserve de Laikipia, un sanctuaire pour les animaux sauvages sur les contreforts du Mont Kenya, région en proie au braconnage et depuis des mois aux pillages et à une "guerre des pâturages" avec les éleveurs semi-nomades.

Selon son entourage, la voiture de Kuki Gallmann est tombée dans une embuscade. Blessée à l'estomac, la conservationniste a été transportée en hélicoptère à l'hôpital de la ville de Nanyuki, où elle est soignée.

La tension est vive dans les "conservancies" (réserves) du centre et du nord du Kenya, dont le tourisme constitue une source de revenus en déclin, en raison d'une compétition pour les pâturages exacerbée par la sécheresse dans la région.

Les éleveurs font de plus en plus paître leur bétail sur des terres privées non clôturées, une pratique ancienne qui rend la cohabitation avec les espèces sauvages pratiquement impossible aujourd'hui en raison de la forte augmentation des cheptels domestiques.

Le mois dernier, des éleveurs avaient déjà incendié un lodge de luxe pour touristes à Laikipia après une opération militaire visant à rétablir l'ordre dans la région, quelques semaines après l'assassinat du propriétaire britannique d'un ranch qui organisait des safaris à cheval.

En janvier, le président kényan Uhuru Kenyatta a condamné publiquement les éleveurs qui "envahissent des terres" à Laikipia mais son appel n'a pas été entendu.

Selon certains parlementaires, les occupations de terres sont encouragées par des hommes politiques qui cherchent à obtenir les voix de certaines ethnies à quelques mois des élections législatives d'août.

(Katharine Houreld; Tangi Salaün pour le service français)