La Grèce veut un allègement de dette

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Reprise des discussions entre la grece et ses creanciers[reuters.com]
(Crédits : Paul Hanna)

par Renee Maltezou et Lefteris Papadimas

ATHENES (Reuters) - Le Premier ministre grec Alexis Tspris a mis en avant la question de l'allègement de la dette, alors qu'Athènes et ses créanciers internationaux ont repris langue mardi sur les réformes prévues par le plan d'aide international.

Alexis Tsipras a dit aussi avoir bon espoir que ces discussions aboutissent à un accord global avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) le 22 mai.

"Le 22 mai - et je veux croire que ce soit une échéance réaliste - nous aurons aussi un accord global, dette incluse", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision ANT1.

Ces négociations, qui portent principalement sur la réforme du marché du travail, celle du marché de l'énergie, la baisse des coûts du système de retraites et l'impôt sur le revenu ont pris des mois de retard, principalement en raison de dissensions entre l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) sur les objectifs d'assainissement budgétaire.

Le gouvernement Tsipras et les bailleurs de fonds sont néanmoins parvenus à un premier accord ce mois-ci à Malte sur certains éléments clés des réformes représentant au total 2% du produit intérieur brut (PIB). Des éléments sur lesquels Athènes est censé légiférer rapidement même si leur entrée en vigueur n'est prévue qu'en 2019 et 2020.

A ce sujet, Tsipras, qui sera confronté à des élections législatives en 2019 et dont la popularité est en berne, a fait savoir que la Grèce était prête à légiférer sur ces mesures, ajoutant toutefois que leur mise en pratique dépendrait d'un nouvel allègement de la dette.

"Nous légifèrerons évidemment de façon à sceller un accord d'allègement de la dette", a-t-il dit. "Elles (les mesures) ne seront pas appliquées (...) tant que nous n'aurons pas une solution pour la dette".

Il a ajouté qu'un Etat souverain était fondé à dénoncer un accord qui ne serait pas respecté par ses interlocuteurs.

La Grèce a marqué un point important lundi face à ses créanciers en annonçant avoir dégagé en 2016 un excédent budgétaire primaire équivalant à 4,2% du PIB, donc nettement supérieur à l'objectif fixé par le plan d'aide.

Mais le FMI estime qu'aucun pays ne peut maintenir durablement un tel niveau d'excédents et souhaite, avant de se joindre au plan d'aide, obtenir des autres pays de la zone euro des garanties sur la capacité de la Grèce à supporter le poids de sa dette.

Or l'implication du FMI est jugée indispensable à la fois par l'Allemagne, qui estime qu'elle permettra d'accroître la crédibilité du plan d'aide, et par Alexis Tsipras, qui espère qu'elle facilitera un allègement de la dette.

Athènes et ses créanciers ont discuté ce mardi de la réforme de l'énergie et d'un fonds de privatisation. Ils doivent également aborder la question d'autres mesures - dont des baisses d'impôts - censées limiter l'impact de l'austérité en 2019 et 2020 à la condition que la Grèce dépasse ses objectifs.

La conclusion d'un accord définitif à l'issue de ces négociations doit permettre le déblocage d'une nouvelle enveloppe financière dont Athènes a besoin pour honorer des échéances obligataires en juillet.

Elle permettrait aussi à la Grèce de bénéficier du programme d'achats de titres de la Banque centrale européenne (BCE) et favoriserait donc son retour sur les marchés obligataires avant la fin du plan d'aide prévue l'an prochain.

(Marc Angrand et Wilfrid Exbrayat pour le service français)