A Wall Street, record pour le Nasdaq, porté par les résultats

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Le dow jones finit quasi stable, le nasdaq gagne 0,39%[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, le Nasdaq inscrivant un record de clôture en profitant de résultats de sociétés solides tandis que le Dow Jones et le S&P 500 finissaient pratiquement stables, freinés par le recul du secteur de l'énergie et des valeurs bancaires.

Le Dow a gagné 6,24 points, soit 0,03%, à 20.981,33, le Standard & Poor's-500, plus large, a pris 1,32 point (+0,06%) à 2.388,77 et le Nasdaq Composite a avancé de 23,71 points (+0,39%) à 6.048,94.

Ce dernier pourrait bien continuer sur sa lancée vendredi puisque deux de ses poids lourds, Alphabet et Amazon gagnaient jusqu'à plus de 4% dans les transactions après la clôture en réaction à des résultats bien accueillis, leurs cours se rapprochant l'un comme l'autre du seuil symbolique des 1.000 dollars.

Les publications de résultats avaient déjà animé la séance, reléguant au second plan les doutes sur le projet de réforme fiscale de l'administration Trump, dont la mise en oeuvre reste floue.

La baisse des cours du pétrole, conséquence de la reprise de la production de deux des principaux champs libyens, a toutefois pesé sur la tendance. Sur le Nymex, le brut léger (West Texas Intermediate, WTI) est repassé sous 49 dollars le baril et le Brent est revenu vers 51,50.

L'indice S&P de l'énergie a chuté de 1,1% et Chevron a perdu 0,58%.

Les financières ont elles aussi cédé du terrain après trois séances consécutives de hausse, le secteur abandonnant 0,52% sur la journée. JPMorgan a reculé de 0,93%, American Express de 0,24%.

Sur le Nasdaq, parmi les valeurs recherchées après la publication de leurs trimestriels, le spécialiste du paiement en ligne PayPal a pris 6,17% après avoir relevé ses prévisions et le groupe de médias Comcast s'est adjugé 2,06% après un bénéfice supérieur aux attentes.

Les profits du S&P-500 sont désormais attendus en hausse de 12,4% au premier trimestre, ce qui serait la progression la plus soutenue depuis 2011 selon Thomson Reuters I/B/E/S.

LES RÉSULTATS PLUS FORTS QUE L'ÉCONOMIE ET LA GÉOPOLITIQUE

"La plupart des gens s'attendaient à une accélération des bénéfices et c'est bien le cas. En dépit de tout le brouhaha économique et géopolitique, le marché a fini par réagir à l'amélioration des résultats", a commenté Michael Arone, responsable de la stratégie d'investissement de State Street Global Advisors à Boston.

A la baisse, Ford Motor a abandonné 1,12% malgré un bénéfice meilleur qu'attendu, le groupe automobile ayant confirmé tabler sur des résultats au mieux stables sur l'ensemble de cette année.

American Airlines a chuté de 5,22%, ses résultats ayant été occultés par l'annonce d'une augmentation de des salaires de ses pilotes et personnels de bord. La compagnie aérienne a entraîné dans son sillage plusieurs de ses concurrentes, comme United, Southwest ou Delta, qui ont abandonné ente 0,88% et 2,09%.

Sur le marché des changes, l'euro a reculé face au dollar après la conférence de presse de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui n'a pas du tout évoqué la possibilité d'une remise en cause de son biais accommodant faute de signes de remontée durable et prononcée de l'inflation.

La monnaie unique européenne a abandonné 0,25% face au billet vert et fini la journée à 1,0876.

"Draghi n'a pas été assez faucon et les marchés ont trouvé cela décevant", a commenté Kathy Lien, de BK Asset management.

Le dollar a par ailleurs reperdu du terrain contre le peso mexicain après les déclarations de Washington écartant l'hypothèse d'une sortie des Etats-Unis de l'Alena.

Les emprunts d'Etat américains ont quant à eux bénéficié d'un mouvement de repli sur les valeurs refuges face aux doutes suscités par le projet de réforme fiscale de la Maison blanche et aux tensions géopolitiques persistantes en Corée du Nord et en Syrie.

Le marché obligataire a aussi bénéficié du succès d'une adjudication à sept ans et d'achats de fin de mois d'investisseurs institutionnels.

Le rendement des Treasuries à dix ans est ainsi revenu à 2,294% contre 2,311% mercredi soir.

(Chuck Mikolajczak et Rodrigo Campos, avec Yashaswini Swamynathan; Marc Angrand pour le service français)