Aubry votera "bien sûr" pour Macron le 7 mai

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Le bulletin macron ne sent pas mauvais, dit delanoe a aubry[reuters.com]
(Crédits : Christian Hartmann)

PARIS (Reuters) - La maire de Lille, Martine Aubry, a explicitement appelé vendredi à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle en France, après avoir été très critique ces derniers mois envers le candidat d'En Marche !

"Il faut que tous les Républicains fassent barrage au Front national. Pour moi, je n'ai jamais pensé un seul instant qu'il y ait eu un doute sur le choix de mon bulletin de vote (...) ce sera bien sûr Macron le 7 mai", a déclaré sur RTL l'ancienne première secrétaire du PS.

Martine Aubry, qui a soutenu le candidat socialiste Benoît Hamon, avait réagi dimanche soir sur Twitter par ces mots au duel final entre Emmanuel Macron et la candidate du Front national, Marine Le Pen: "Comme en 2002, tous les républicains doivent faire barrage au Front national".

En 2002, elle avait plus clairement indiqué d'emblée qu'elle voterait Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen.

La maire de Lille n'a jamais caché son antipathie pour Emmanuel Macron. "Macron, comment vous dire? Ras-le-bol", avait-elle dit en septembre 2015 à propos de l'ancien banquier, favori des sondages pour l'emporter le 7 mai.

Plusieurs ténors du PS comme l'ancien Premier ministre Manuel Valls et l'ex-maire de Paris Bertrand Delanoë l'ont invitée ces derniers jours à clarifier ses propos.

"Je dis à Martine Aubry, ce bulletin Macron, il ne sent pas mauvais, il faut le prendre pour battre Mme Le Pen", a déclaré ce dernier sur RTL.

"Dans les années 30 en Allemagne, l'extrême gauche n'a pas voulu choisir entre les sociaux-démocrates et les nazis. Hitler a été élu par le suffrage universel", a ajouté Bertrand Delanoë.

"Je ne culpabilise personne, j'appelle à la responsabilité, à la conscience et aussi à la générosité : à un moment donné, il faut être pour la France avant d'être pour ses vieilles rancoeurs", a-t-il souligné.

L'ancien maire de Paris en a également appelé au "sens de l'Histoire" de Jean-Luc Mélenchon, qui s'abstient de dévoiler son choix pour le 7 mai, afin de faire battre Marine Le Pen.

"Jean-Luc Mélenchon a de la culture et le sens de l'Histoire, et il l'aime la France", a-t-il dit.

"Parce qu'il aime la France et parce qu'il sait, lui, il doit voter Macron, quitte après à combattre son programme économique s'il n'est pas d'accord", a estimé Bertrand Delanoë.

"Nous avons neuf jours pour réfléchir (...), neuf jours pour nous dire 'est-ce qu'il n'y aurait pas une faute morale grave à faciliter l'accession de Mme Le Pen au pouvoir?'"

"Mme Le Pen, ce n'est même pas (Donald) Trump. Trump, il est porté par un parti qui respecte les institutions des Etats-Unis et il a des contre-pouvoirs. Mme Le Pen, c'est un parti d'extrême droite avec une idéologie d'extrême droite et des méthodes d'extrême droite. Je ne veux pas pour mon pays la violence qui appelle la violence", a plaidé l'ancien maire de Paris.

(Sophie Louet et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)