Jean-Marie Le Pen critique l'hommage au policier "homosexuel"

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Jean-marie le pen critique l'hommage au policier homosexuel[reuters.com]
(Crédits : Jacky Naegelen)

PARIS (Reuters) - Jean-Marie Le Pen juge que l'hommage national rendu mardi au policier Xavier Jugelé, assassiné le 20 avril sur les Champs-Elysées par un présumé djihadiste, célébrait plus "l'homosexuel" que "le policier".

Dans son dernier journal de bord vidéo, diffusé vendredi, le président d'honneur du Front national se dit "étonné" et "un peu choqué" par la dimension donnée à la cérémonie, présidée mardi par François Hollande.

"Il m'a semblé qu'il y avait dans cette cérémonie une équivoque. On rendait plutôt hommage à l'homosexuel qu'au policier, car la participation de son conjoint et le long discours qu'il a prononcé institutionnalisaient en quelque sorte le mariage homosexuel, l'exaltaient de façon publique", dit-il.

"Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l'écart de ce genre de cérémonie qui gagnerait elle-même à plus de discrétion", ajoute-t-il.

Si le cofondateur du Front national concède que Xavier Jugelé "mérite certainement l'estime et l'attachement de nos compatriotes comme membre de ces forces de l'ordre chargées de nous protéger", il regrette d'avoir vu "une équivoque" dans la cérémonie.

Interrogée à ce sujet vendredi par des journalistes, Marine Le Pen a dit avoir "trouvé cette cérémonie très digne".

"J'ai trouvé cette cérémonie très digne et j'ai été très touchée par le discours qui a été tenu par son compagnon", a-t-elle ajouté.

Le compagnon de la victime avait livré un discours émouvant, reprenant le "Vous n'aurez pas ma haine" d'Antoine Leiris, veuf depuis les attentats du 13 novembre 2015.

Jean-Marie Le Pen a été exclu le 20 août 2015 du parti qu'il a contribué à fonder en raison de ses propos polémiques, notamment sur les chambres à gaz, "détail" de la Seconde Guerre mondiale selon lui, ou sa défense du maréchal Pétain.

Ces propos ont été jugés pénalisants pour la stratégie de "dédiabolisation" du parti voulue par sa fille Marine Le Pen, qui a pris la tête du Front national en 2011 et s'est qualifiée pour le second tour de la présidentielle.

Le député européen a néanmoins obtenu devant la justice d'en rester président d'honneur.

(Gérard Bon, édité par Sophie Louet)