Hollande appelle à choisir le "bulletin Macron"

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Hollande fait du second tour un vote sur l'europe[reuters.com]
(Crédits : Eric Vidal)

BRUXELLES (Reuters) - François Hollande a exhorté samedi les "forces républicaines" à choisir le "bulletin Macron" le 7 mai, au second tour de l'élection présidentielle française, afin de faire baisser au maximum le score de Marine Le Pen.

Le président, qui s'exprimait à l'issue de son dernier conseil européen, a par ailleurs accusé la candidate du Front national de "camoufler" sa volonté d'abandonner la monnaie unique pour augmenter ses chances de victoire.

"Ça ne devrait même pas être un sujet pour les forces républicaines (...). On prend le bulletin, en l'occurrence aujourd'hui c'est le bulletin Macron, et on le considère comme le bulletin qui empêche l'extrême droite, et qui donne à la France la certitude qu'elle restera fidèle à elle-même", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, à Bruxelles.

"Et l'abstention, le retrait, le ni-ni ne pourraient qu'encourager la candidate d'extrême droite, puisque ça ferait en sorte qu'elle ferait au moins en pourcentage un score qu'elle ne devrait pas atteindre", a poursuivi le chef de l'Etat.

"Et là encore, ça a un enjeu parce que, plus elle sera basse, moins ses prétentions demain pourront être fortes", a encore dit François Hollande.

Le président français avait déjà fait savoir lundi qu'il voterait pour son ancien ministre de l'Economie, arrivé en tête du premier tour avec 24% des voix, sans aller aussi loin dans l'appel à faire barrage à Marine Le Pen.

"Il faut choisir, il faut surtout éviter, écarter un risque majeur, qui serait la présence de l'extrême droite à la présidence", a-t-il justifié samedi en marge d'un conseil à Vingt-Sept consacré aux modalités du Brexit.

"PROJET DANGEREUX"

Lors de cette conférence de presse, il a aussi attiré l'attention sur la volonté de la présidente en congé du FN, désormais alliée au souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, de quitter la zone euro et de remettre en cause la construction européenne dans sa forme actuelle.

La proposition d'abandonner la monnaie unique, pourtant au coeur du programme de Marine Le Pen, ne figure pas dans la profession de foi imprimée en vue du second tour.

"En même temps qu'ils continuent de le penser, qu'ils continuent de le prévoir, qu'ils continuent de le préparer, ce projet dangereux de sortie de la France de la zone euro et de l'Union européenne, ils le camouflent", selon François Hollande.

Les pourfendeurs de l'UE agissent ainsi "parce qu'ils savent bien que les Français ne veulent pas que la France sortent de l'Union et se prive de l'euro", a estimé le président, dont le quinquennat arrivera à échéance à la mi-mai.

A son arrivée à Bruxelles, quelques heures auparavant, il avait présenté le second tour comme un vote sur l'avenir de la France dans l'UE.

"Le choix est posé pour dimanche 7 mai, c'est de savoir si les Français, non pas simplement globalement mais individuellement, ont à craindre d'une sortie de l'Union européenne. Ils ont tout à gagner à rester dans l'Union européenne", avait-il dit.

Les deux candidats encore en lice défendent des positions aux antipodes sur le sujet, l'une prônant la fin de l'UE, l'autre brandissant ses convictions pro-européennes.

Les sondages placent pour l'heure Emmanuel Macron en tête, avec environ 60% des intentions de vote.

(Simon Carraud à Paris avec Reuters TV à Bruxelles)