Pour son 100e jour, Trump rejoint ses partisans, dédaigne la presse

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Pour son 100e jour, trump rejoint ses partisans, dedaigne la presse[reuters.com]
(Crédits : Carlo Allegri)

HARRISBURG, Pennsylvanie (Reuters) - Donald Trump a choisi de marquer le 100e jour de sa présidence, samedi, en s'exprimant devant des partisans tout acquis à sa cause et réunis à Harrisburg, en Pennsylvanie.

Et, comme à son habitude, le président américain a mis en valeur son bilan depuis son entrée à la Maison blanche le 20 janvier, tout en vouant aux gémonies ceux qui le critiquent.

Au dîner annuel de l'Association des correspondants de la Maison blanche, organisé samedi soir à Washington, Donald Trump a préféré la compagnie de partisans, devant lesquels il a réitéré sa critique de médias jugés "incompétents, malhonnêtes".

C'est la première fois en 36 ans qu'un président américain refuse cette invitation au dîner de la presse, décision justifiée par Donald Trump par le traitement "injuste" qu'il subirait de sa part.

Se disant ravi de s'échapper du "marais de Washington", il a affirmé être "on ne peut plus heureux de se trouver à plus de cent miles" du dîner de la presse à Washington.

"Un grand groupe d'acteurs de Hollywood et de médias de Washington sont en train de se consoler les uns les autres dans une salle de bal d'un hôtel de notre capitale en ce moment", a-t-il ironisé.

Dénonçant les "mauvaises notes" qu'on lui attribuerait, il a ajouté, provoquant les huées de la foule : "Si le travail des médias est d'être honnête et de dire la vérité, alors les médias méritent une très, très mauvaise note".

"Mon administration a travaillé chaque jour pour les grands citoyens de notre pays", a déclaré Donald Trump. "Nous tenons promesse après promesse, et honnêtement les gens en sont vraiment contents."

"NE VOUS INQUIÉTEZ PAS"

Le président américain a dressé la liste de ses premières réalisations, notamment la confirmation du juge Neil Gorsuch à la Cour suprême et la levée de nombre de régulations en matière d'environnement et de commerce.

Le président s'est en outre félicité d'avoir obtenu le feu vert pour le projet d'oléoduc Keystone XL et Dakota Access, de l'arrêt du partenariat transpacifique de libre-échange et du renforcement des mesures de sécurité aux frontières.

"Le monde a compris le message : si vous essayez d'entrer illégalement aux Etats-Unis, vous serez pris, mis en détention, expulsé ou emprisonné", a-t-il déclaré.

Balayant ses premiers échecs au Congrès, où il n'est pas parvenu à faire abroger la réforme de l'assurance santé de son prédécesseur, l'"Obamacare", ni à entériner son plan pour la construction d'un mur à la frontière mexicaine, Donald Trump a attribué ces revers aux démocrates.

Il a assuré qu'in fine, il tiendrait toutes ses promesses. "On va construire le mur (...) ne vous inquiétez pas", a-t-il dit.

Le décret présidentiel suspendant l'immigration en provenance de certains pays à majorité musulmane a en outre été bloqué par les tribunaux américains.

Parmi ses partisans, on se disait disposé à lui laisser du temps. "J'ai voté pour lui et je lui donne un an. C'est assez pour rappeler le Congrès à l'ordre et réaliser des choses", disait Michael Casciaro, un entrepreneur de 54 ans sous-traitant pour l'armée.

DÎNER SANS TRUMP

A Washington, des manifestations contre son administration ont vu des dizaines de milliers de personnes défiler devant la Maison blanche pour protester contre la politique environnementale et réclamer le maintien des mesures contre le réchauffement climatique de Barack Obama.

La marche pour le Climat a clos une semaine de manifestations entamées avec la marche pour la science, le samedi 22 avril.

A Washington, le président de l'Association des correspondants de la Maison blanche, Jeff Mason, de Reuters, a souligné le caractère inhabituel du dîner de cette année et jugé que les tentatives d'affaiblir les médias étaient dangereuses pour la démocratie.

"Nous ne sommes pas des fake news (fausses informations), nous ne sommes pas des médias défaillants, et nous ne sommes pas l'ennemi du peuple américain", a-t-il déclaré.

Au lieu des exercices d'autodérision effectués par les présidents ces dernières années, en particulier Barack Obama qui y excellait, l'événement s'est concentré sur la remise de prix à des journalistes et à l'octroi de bourses à des étudiants.

"Bienvenue au dernier épisode du dîner des correspondants de la Maison blanche", a déclaré l'humoriste Hasan Minhaj, qui s'est efforcé de détendre l'atmosphère dans une intervention semée de plaisanteries sur le président.

(Patrick Rucker, avec Roberta Rampton à Washington, Julie Carriat pour le service français, édité par Gilles Trequesser)