Rohani met en garde contre un retour de l'extrémisme en Iran

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LONDRES (Reuters) - Le président Hassan Rohani a mis en garde samedi contre un retour de l'extrémisme en Iran à l'occasion de l'élection présidentielle du 19 mai où il brigue un second mandat face à l'opposition des conservateurs.

Hassan Rohani, un modéré, avait créé la surprise du scrutin de 2013 après huit années de règne de Mahmoud Ahmadinejad, tenant d'une ligne dure, dont la réélection en 2009 avait provoqué d'immenses manifestations et conduit à une répression violente.

Rohani doit compter avec la concurrence des conservateurs dont certains sont proches du guide suprême de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, et qui dénoncent les mauvais résultats de la politique économique du président sortant.

Ces conservateurs reprochent également à Rohani sa politique de détente à l'égard de l'Occident ainsi que les concessions faites lors de la signature de l'accord sur le programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions économiques.

"Nous ne les laisserons pas ramener une atmosphère sécuritaire et policière dans notre pays", a déclaré Rohani lors d'une réunion de ses partisans à Yazd dans le centre du pays, selon l'agence Tasnim.

"Les Iraniens montreront au monde lors de l'élection du 19 mai que l'ère de la violence, de l'extrémisme et des pressions est terminée dans notre pays et que l'Iran avance sur le chemin de la raison", a-t-il poursuivi.

L'un des plus importants adversaire d'Hassan Rohani est Ebrahim Raisi, président de la fondation caritative qui gère le sanctuaire de l'imam Reza à Mashhad, la grande ville sainte de l'Iran dans le nord-est du pays.

Proche d'Ali Khamenei, le religieux est également un homme qui connaît parfaitement l'appareil judiciaire iranien puisqu'il a été vice-procureur et procureur de Téhéran puis vice-procureur général et Attorney General de 2014 à 2016.

Il fut l'un des quatre juges qui prononcèrent l'exécution de plusieurs milliers de prisonniers politiques en 1988.

Hassan Rohani peut compter sur un large soutien parmi la jeunesse iranienne et dans l'électorat urbain, séduits par ses positions libérales et la fin de l'ingérence des religieux dans leurs vies personnelles, estiment les observateurs.

Au cours de son mandat, les progrès dans le domaine des libertés publiques ont été limités, de même que les avancées sur la question des prisonniers politiques. Son action a surtout visé à sortir l'Iran de l'isolement international dans lequel il se trouvait.

(Bozorgmehr Sharafedin; Pierre Sérisier pour le service français)