Khamenei critique la politique de détente de Rohani en Iran

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(Crédits : Caren Firouz)

LONDRES (Reuters) - Le guide suprême de la révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, a critiqué dimanche le président Hassan Rohani qui estime que la politique de détente menée à l'égard de l'Occident a réduit les risques d'un conflit armé impliquant l'Iran.

L'opposition entre Hassan Rohani et les conservateurs proches de Khamenei s'est accentuée au cours des derniers jours alors que les Iraniens sont appelés à désigner leur nouveau chef de l'Etat le 19 mai.

Hassan Rohani, un modéré qui a créé la surprise en remportant le scrutin en 2013, brigue un deuxième mandat de quatre ans tandis que les tenants de la ligne orthodoxe souhaitent remettre la main sur l'appareil d'Etat.

Rohani a mené une politique d'ouverture et de conciliation à l'égard des Occidentaux dont le point d'orgue fut l'accord sur la réduction du programme nucléaire iranien en échange d'un assouplissement des sanctions économiques.

"Certains disent depuis qu'ils sont au pouvoir que le spectre de la guerre s'est évanoui. Ce n'est pas exact", a commenté Ali Khamenei cité par la presse officielle.

"C'est la présence du peuple sur la scène politique qui a fait disparaître le spectre de la guerre dans le pays", a-t-il poursuivi.

Hassan Rohani est la cible de critiques des conservateurs qui pointent du doigt les maigres avancées de son programme économique et estiment que la détente avec l'Ouest et les concessions sur le nucléaire ont eu des conséquences dommageables sur l'économie.

"L'accord nucléaire est une réussite nationale. Nous devons nous servir de ses avantages. Mais certains ont commencé à le combattre", a déclaré Rohani dimanche.

Participant à l'inauguration d'une raffinerie à Bandar Abbas dans le sud du pays a expliqué que le projet qui rend le pays autosuffisant par sa production pétrolière était le résultat d'accords et "d'échanges avec le monde".

Samedi, il avait appelé ses partisans à empêcher le retour de l'extrémisme dans le pays, affirmant que l'Iran renouerait à avec l'autoritarisme si les conservateurs reviennent au pouvoir.

(Bozorgmehr Sharafedin; Pierre Sérisier pour le service français)