Rajoy écarte le risque d'élections anticipées après la primaire au PSOE

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(Crédits : Albert Gea)

MADRID (Reuters) - Mariano Rajoy, président du gouvernement conservateur espagnol, a déclaré lundi qu'il ne pensait pas que la réélection de Pedro Sanchez à la tête du Parti socialiste (PSOE) aboutirait à des élections législatives anticipées.

"Il n'y aura pas d'élections anticipées", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Le Parti socialiste ne change rien pour moi."

Il a ajouté qu'il continuerait de rechercher le soutien d'autres formations politiques sur les projets de loi de son gouvernement minoritaire et a fait observer qu'il avait déjà fait passer des textes sans le soutien des députés socialistes mais en obtenant les voix des élus du parti centriste Ciudadanos et de formations régionales.

Sept mois après avoir démissionné de son poste de secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol, Pedro Sanchez a retrouvé son poste en remportant largement la primaire organisée dimanche.

Vainqueur avec 50,21% des suffrages exprimés, Sanchez a fait confirmer par les adhérents la ligne dure qu'il incarne à l'égard du gouvernement minoritaire de Rajoy, au détriment de l'approche pragmatique de sa principale rivale, Susana Diaz, présidente de l'exécutif régional d'Andalousie soutenue par l'appareil du parti, qui n'a obtenu que 39,94% des voix.

Dans l'immédiat, Sanchez a indiqué qu'il ne voterait pas la motion de défiance contre Rajoy déposée la semaine dernière par le mouvement anti-austérité Podemos.

Mais il n'exclut pas de tenter à l'avenir de faire chuter le gouvernement. "Le fait que les militants aient choisi le candidat au programme le plus à gauche pourrait affecter la stabilité du gouvernement minoritaire dirigé par Rajoy", estime Christian Lenk, analyste à la DZ Bank.

Agé de 44 ans, Pedro Sanchez avait démissionné en octobre après avoir été mis en minorité par les instances dirigeantes du parti. Susana Diaz avait alors plaidé avec succès pour une abstention des députés socialistes sur le gouvernement Rajoy. C'est sa ligne qui l'avait emporté, permettant à Rajoy d'obtenir la confiance du Parlement et à l'Espagne d'éviter de retourner une nouvelle fois aux urnes après les élections législatives de décembre 2015 et juin 2016.

Avec 134 élus sur 350 sièges, le Parti populaire (PP) de Rajoy est la première formation politique au Congrès des députés mais ne détient pas la majorité absolue. Le PSOE dispose de 84 députés, Podemos en a 67 et Ciudadanos 32.

Pour qu'une motion de censure soit adoptée, il faudrait que les députés socialistes et Podemos joignent leurs forces - ce qu'ils n'ont pas su faire par le passé - et que le groupe Ciudadanos s'abstienne.

(Inmaculada Sanz et Paul Day; Henri-Pierre André pour le service français)