Trump promet d'oeuvrer à la paix au Proche-Orient, sans dire comment

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Trump evoque le processus de paix a bethleem[reuters.com]
(Crédits : Jonathan Ernst)

par Jeff Mason et Steve Holland

JERUSALEM (Reuters) - Donald Trump, qui s'est entretenu mardi à Bethléem avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a réaffirmé sa détermination à tout faire pour parvenir à un accord de paix dans le conflit israélo-palestinien sans pour autant avancer de piste concrète.

S'exprimant à Jérusalem à l'issue d'une visite de 28 heures, le président américain a fait l'éloge aussi bien de Mahmoud Abbas que du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui l'a reçu lundi, en soulignant la volonté des deux hommes de parvenir à la paix.

Il n'a toutefois pas évoqué la solution à deux Etats - Israël et un Etat palestinien coexistant dans la paix et la stabilité -, l'objectif que recherche depuis plus de vingt ans la diplomatie américaine, ni sa promesse de campagne de déménager l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, comme l'espère Benjamin Netanyahu.

"J'ai rencontré ce matin le président Abbas et je peux vous dire que les Palestiniens sont prêts à rechercher la paix", a dit Donald Trump dans un discours au musée d'Israël à Jérusalem.

"Lors de ma rencontre avec mon très bon ami Benjamin, je peux vous dire aussi qu'il souhaite parvenir à la paix. Il veut la paix", a-t-il ajouté. "Faire la paix, cependant, ne sera pas facile. Nous le savons tous. Les deux parties seront face à des décisions difficiles. Mais avec de la détermination, des compromis et la croyance que la paix est possible, Israéliens et Palestiniens peuvent conclure un accord."

Depuis son arrivée à la Maison blanche en janvier, Donald Trump a régulièrement exprimé sa volonté de parvenir à un "accord définitif" qui règlerait la question israélo-palestinienne mais ni lui ni son administration n'ont jamais exposé la moindre stratégie pour mettre fin à un conflit vieux de presque 70 ans.

UNE HEURE AVEC LES PALESTINIENS

Les dernières négociations entre Israéliens et Palestiniens, sous la médiation de l'ancien secrétaire d'Etat américain John Kerry, se sont soldées par un échec en avril 2014 à l'issue d'un cycle de pourparlers d'environ un an largement infructueux.

Si Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas ont affiché une volonté de paix devant le président américain, les deux dirigeants ont des marges de manoeuvre limitées.

Le Premier ministre israélien doit composer avec les nationalistes de droite au sein de sa coalition hostiles à la création d'un Etat palestinien sur des territoires où sont désormais installés des centaines de milliers de colons juifs.

Le président palestinien et son mouvement Fatah doivent pour leur part faire avec la concurrence des islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza, empêchant les Palestiniens d'afficher une position unifiée sur les moyens de parvenir à la paix.

Durant son séjour dans la région, dans le cadre d'une tournée internationale de neuf jours, la première depuis son arrivée à la Maison blanche, Donald Trump a passé à peine une heure avec les Palestiniens après avoir effectué les huit kilomètres séparant Jérusalem de Bethléem, en Cisjordanie occupée, pour y rencontrer Mahmoud Abbas.

Son discours au musée d'Israël lui a en revanche valu les applaudissements de son auditoire lorsqu'il a évoqué les attaches juives à la "Terre sainte".

"Les liens du peuple juif avec cette Terre sainte sont anciens et éternels", a dit le président américain, qui s'est aussi rendu au mémorial Yad Vashem.

"Ils datent de milliers d'années, y compris le règne du roi David, dont l'étoile flotte désormais fièrement sur le drapeau blanc et bleu d'Israël."

Après Israël et la Cisjordanie, Donald Trump est attendu en audience mercredi au Vatican, puis le lendemain en Belgique pour un sommet de l'Otan, avant d'achever sa tournée par le sommet du G7 en Sicile, les 26 et 27 mai.

(Henri-Pierre André et Bertrand Boucey pour le service français)