La croissance US révisée en hausse à 1,2% pour le 1er trimestre

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La croissance us au 1e trimestre n'est qu'une defaillance, dit obstfeld (fmi)[reuters.com]
(Crédits : Mariana Bazo)

par Lucia Mutikani

WASHINGTON (Reuters) - La croissance économique aux Etats-Unis a ralenti moins fortement que prévu au premier trimestre, mais elle reste faible, et le ralentissement des investissements des entreprises et la consommation modérée des ménages pourraient peser sur celle du deuxième.

Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 1,2%, en rythme annualisé, selon la deuxième estimation publiée vendredi par le département du Commerce, alors qu'il avait annoncé une croissance de 0,7% en première estimation, tout en restant à son rythme le plus faible depuis le premier trimestre 2016. Au quatrième trimestre, la croissance avait été de 2,1%.

"La deuxième estimation donne une image plus exacte du degré de ralentissement au début de l'année mais la principale inquiétude sur la croissance de la consommation privée demeure", a déclaré Michael Gapen, économiste en chef chez Barclays.

Le gouvernement a révisé à la hausse son estimation initiale de la croissance de la consommation des ménages, mais a revu en forte baisse la constitution de stocks des entreprises.

La faiblesse constatée au premier trimestre ne fait pas les affaires de Donald Trump qui a promis de doper l'économie américaine. Lors de la campagne présidentielle, le magnat de l'immobilier avait dit vouloir porter la croissance annuelle à 4%. L'administration républicaine table aujourd'hui sur une croissance de 3%, qu'elle juge plus réaliste.

Pour développer l'économie, Trump a proposé un programme basé notamment sur des baisses d'impôts et des investissements dans les infrastructures. Mais les analystes craignent que cette politique, si elle se concrétise, provoque une surchauffe de l'économie compte tenu de la faiblesse de la productivité et du manque de main d'oeuvre dans certains secteurs.

Néanmoins, cette statistique ne donne pas forcément une image véridique de la situation économique réelle. Le calcul PIB du premier trimestre tend en effet à sous-évaluer la réalité en raison de difficultés dans la calcul des données, dont le gouvernement a pris acte et auxquelles il tente de remédier.

Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une révision à la hausse à 0,9% seulement.

Après la publication de cette statistique, les rendements des Treasuries ont baissé et la Bourse de New York a ouvert en léger repli. Le dollar s'est légèrement apprécié face à un panier de devises de référence.

Si la croissance semble avoir retrouvé un peu de son élan au début du deuxième trimestre, la faiblesse des investissements des entreprises, la modeste hausse des ventes au détail et le déficit commercial au mois d'avril suggèrent qu'elle pourrait ne pas être robuste.

COMMANDES DE BIENS D'ÉQUIPEMENT STABLES

Le département du Commerce a annoncé vendredi que les commandes de biens durables hors défense et aéronautique, considérées comme un bon baromètre des projets d'investissement des entreprises, sont restées inchangées en avril, pour le deuxième mois d'affilée.

Les livraisons, elles, ont baissé de 0,1% après une progression de 0,2% en mars. Les livraisons de cette catégorie sont utilisées pour évaluer les dépenses d'équipement qui entrent dans le calcul du produit intérieur brut (PIB).

L'investissement des entreprises en équipements a été révisé en baisse à 7,2% contre +9,1% estimé le mois dernier.

La croissance des dépenses des ménages, qui représentent plus des deux tiers du PIB, s'est faite à un rythme annualisé de 0,6%, au lieu de 0,3% en première estimation, mais reste à son niveau le plus faible depuis le quatrième trimestre 2009, après le rythme soutenu, de 3,5%, constaté au quatrième trimestre.

Un hiver doux, qui a pesé sur la demande de chauffage, a affecté ces dépenses, tout comme une inflation à 2,4% sur un an, selon l'indice des dépenses de consommation des ménages (PCE), à son plus haut niveau depuis le deuxième trimestre 2011.

Les entreprises ont constitué des stocks au rythme de 4,3 milliards de dollars au premier trimestre, contre 10,3 milliards en première estimation et 49,6 milliards au quatrième trimestre.

L'évolution des stocks a ainsi retranché 1,07 point à la croissance du PIB (contre 0,93 point en première estimation).

(Juliette Rouillon et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Marc Angrand)