Trump veut instaurer un "conseil de guerre" face au dossier russe

reuters.com  |   |  660  mots

par Jeff Mason, Richard Cowan et James Oliphant

BRUXELLES/WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a décidé de mettre en place un "conseil de guerre" pour faire face aux questions suscitées par l'enquête concernant les liens entre certains responsables de son équipe de campagne et la Russie, ont indiqué des membres de l'administration américaine et des proches du chef de l'Etat.

Le président américain effectue actuellement une tournée de neuf jours à l'étranger, dont un sommet de l'Otan et une participation au G7 en Sicile, qui lui a permis de s'éloigner de Washington où se poursuivent les critiques à l'égard de sa présidence.

Le milliardaire doit continuer à affronter les soupçons selon lesquels la Russie se serait ingérée dans la campagne électorale afin de favoriser sa victoire, le candidat républicain étant perçu par le Kremlin comme plus réceptif aux intérêts russes.

Une source proche de la Maison blanche a expliqué que l'administration Trump avait besoin d'une nouvelle structure pour faire face à "la nouvelle réalité" alors que le département de la Justice a désigné un procureur spécial, Robert Mueller, pour poursuivre les investigations entamées par le FBI.

La présidence américaine doit composer avec une multiplication des fuites relayées par la presse, une tendance qui s'est accentuée depuis que Donald Trump a décidé de limoger James Comey, le directeur du FBI dont les services enquêtaient sur les liens entre l'entourage de Trump et Moscou.

"Depuis le limogeage de Comey, il est apparu que dans sa structure actuelle la Maison blanche n'était pas prête à mener une guerre sur un front, sans parler d'une guerre sur deux fronts", a commenté cette source.

"Ils ont besoin d'une nouvelle structure qui leur permette de rester concentrés" tout en "menant une véritable réplique face à ces attaques et ces fuites".

La structure actuelle ne permet pas d'imposer son propre calendrier, a précisé cette source.

KUSHNER ASSOCIÉ À LA CONTRE-ATTAQUE

Sarah Sanders, porte-parole de la présidence, a insisté sur le fait que la tournée de neuf jours qui a conduit Donald Trump au Proche-Orient et en Europe a été un "incroyable succès" pour le président américain qui entend capitaliser sur cette réussite dès son retour à Washington.

De mêmes sources, on précise que cette contre-offensive de l'équipe Trump impliquera son gendre et conseiller spécial Jared Kushner ainsi que l'idéologue d'extrême-droite Steve Bannon, à l'origine des orientations populistes de la campagne électorale de l'homme d'affaires.

Steve Bannon et Reince Priebus, le secrétaire général de la Maison blanche, ont travaillé toute la semaine à jeter les bases de cette contre-attaque.

Jeudi, NBC News et le Washington Post rapportaient que Kushner, qui a rencontré plusieurs responsables russes au cours de la campagne, était désormais dans le viseur des enquêteurs du FBI. Il s'agit du premier membre de l'équipe présidentielle à être ainsi ciblé par l'agence fédérale.

Corey Lewandovski, ancien conseiller de campagne de Trump, devrait également faire partie de la cellule de crise et pourrait rejoindre la Maison blanche dès la semaine prochaine, précise-t-on de même source.

Le directeur James Comey a gardé des traces de ses différentes rencontres et entrevues avec Donald Trump avant son éviction de la direction du FBI sur ordre présidentiel.

Donald Trump a demandé à l'ex-directeur de la police fédérale de suspendre l'enquête visant un de ses anciens conseillers, Michael Flynn, pour avoir eu secrètement des discussions avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kyslak. Michael Flynn a été renvoyé en février.

La question des relations entre certains de ses proches et la Russie constitue une épine dans le pied de la présidence américaine depuis l'investiture de Donald Trump.

(Pierre Sérisier pour le service français)