Macron accuse Sputnik et RT d'agir en agents de propagande

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(Crédits : Pool)

VERSAILLES, Yvelines (Reuters) - Emmanuel Macron a fustigé lundi l'attitude de Russia Today et Sputnik, deux médias russes financés par le Kremlin, qu'il a qualifiés, en présence de Vladimir Poutine, d'"organes d'influence" à l'origine de "contre-vérités infamantes".

Ces deux médias, qui possèdent chacun une version française, avaient été écartés de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron.

"Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes mais ils se sont comportés comme des organes d'influence, de propagande et de propagande mensongère", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse commune avec son homologue russe, à Versailles.

"Il était grave que des organes de presse étrangers, sous quelque influence que ce soit, je ne sais, aient interféré en répandant des contre-vérités graves dans le cadre d'une campagne démocratique", a encore dit Emmanuel Macron.

"Et donc j'ai considéré qu'ils n'avaient pas leur place, je vous le confirme, à mon quartier général", a-t-il poursuivi.

Avant la présidentielle, la question de l'influence éventuelle de Moscou dans le jeu politique français et plus généralement celle de la relations franco-russes sont devenues lancinantes.

Certains candidats, comme Marine Le Pen et François Fillon, plaidaient alors pour un réchauffement des relations entre les deux pays, altérées ces derniers temps par les dossiers syrien et ukrainien.

Le Kremlin a toujours démenti toute ingérence.

"NOUS SOMMES PRÊTS À ACCUEILLIR N'IMPORTE QUI"

Des pirates informatiques russes sont toutefois soupçonnés, notamment par l'entreprise de cybersécurité Trend Micro, d'être responsables des attaques qui ont visé ces derniers mois le mouvement En marche ! d'Emmanuel Macron.

Des soupçons balayés par Vladimir Poutine, qui a parlé de "suppositions qui ne sont pas confirmées" lors de sa conférence de presse avec Emmanuel Macron.

Selon Emmanuel Macron, les deux hommes ont abordé le sujet lors d'un précédent entretien téléphonique mais pas durant leur rencontre sous les ors de Versailles.

Le président russe s'est par ailleurs défendu d'avoir voulu peser dans le scrutin en recevant Marine Le Pen à Moscou le 24 mars, un mois presque jour pour jours avant le premier tour.

"Son opinion sur la sauvegarde de l'identité des nations européennes (...) n'est pas dépourvue de fondement, à mon avis. (...) C'est quelque chose que j'ai toujours exprimé ouvertement", a-t-il déclaré, selon l'interprétation assurée durant la conférence de presse.

"Nous sommes prêts à accueillir n'importe qui, à tout moment, et si Mme Le Pen nous a demandé de l'accueillir, je ne vois pas au nom de quoi il faudrait lui refuser cette visite. D'autant qu'elle-même, personnellement, a toujours oeuvré au développement des relations entre nos pays", a justifié Vladimir Poutine.

"Ça ne veut pas dire que nous avons essayé d'influencer le résultat des élections. D'ailleurs, c'est quasiment impossible. Nous comprenons très bien les réalités françaises, nous suivons les sondages", a également dit le chef d'Etat russe.

Vladimir Poutine est le premier chef d'Etat étranger reçu en France par Emmanuel Macron depuis son investiture, il y a deux semaines.

(Marine Pennetier, avec Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)