Macron doit ramener le déficit sous les 3% du PIB, estime Moscovici

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PARIS (Reuters) - La France doit ramener son déficit sous le seuil des 3% de son PIB fixé par l'Union européenne, a rappelé lundi le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici, au lendemain des élections législatives qui ont donné à Emmanuel Macron la majorité nécessaire pour mener à bien son programme de réformes économiques.

La France fait l'objet d'une procédure de "déficit excessif" de la part de la Commission européenne qui prévoit une amende pouvant atteindre 0,2% du PIB, en cas de déficit des finances publiques supérieur à 3% de son produit intérieur brut (PIB).

"Ce qu'on attend de la France, c'est qu'elle fasse les réformes pour être plus compétitive, qu'elle soit solide sur ses finances publiques et ait une force de proposition dans les institutions européennes", a dit Pierre Moscovici sur la chaîne de télévision Public Sénat.

Dans des prévisions semestrielles publiées le 9 juin, la Banque de France anticipe un déficit public à 3,1% du PIB cette année après 3,4% en 2016, alors que la France s'est engagée à le ramener sous la barre des 3,0% en 2017.

"Dès lors qu'on est proche des 3%, il faut les faire, c'est jouable, il existe les techniques budgétaires pour les faire", a dit le commissaire aux Affaires économiques. "C'est dans l'intérêt du pays, de sa crédibilité économique et de sa crédibilité politique d'être conforme à ses engagements."

Il a précisé que "c'est en 2018 qu'on constatera si la France est ou pas sortie de la procédure des déficits excessifs."

Le commissaire européen a toutefois ajouté que la France n'aurait pas pour autant besoin d'alourdir la pression fiscale, comme ce fut le cas au début du précédent quinquennat, lors de la présidence socialiste de François Hollande.

"On n'a pas besoin, me semble-t-il, (...) de faire un coup de pression fiscale comme nous avons été obligés de faire en 2012 pour être dans les clous. C'est aussi ce qu'a annoncé le Premier ministre, qu'il n'y aurait pas de loi de finance rectificative. Je pense que c'est sans doute sage."

Emmanuel Macron a été élu sur un programme de réformes structurelles, qui prévoit notamment une importante réforme du marché du travail. Ses propositions ont été bien accueillies par Bruxelles et Berlin.

(Caroline Pailliez, édité par Danielle Rouquié et Yves Clarisse)