L'armée irakienne veut scinder les dernières positions de l'EI à Mossoul

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L'armee irakienne veut scinder les dernieres positions de l'ei a mossoul[reuters.com]
(Crédits : Alkis Konstantinidis)

par Maher Chmaytelli

ERBIL, Irak (Reuters) - Les forces irakiennes engagées dans la reconquête de Mossoul ont continué vendredi leur difficile progression en direction du coeur de la Vieille ville où sont retranchés les derniers djihadistes de l'organisation Etat islamique.

Une carte diffusée par le commandement irakien montre leur avancée le long de deux axes principaux, la rue Ninive qui court d'est en ouest depuis la rive occidentale du fleuve Tigre et la rue Farouk, sur un axe nord-sud.

Lorsque les forces irakiennes atteindront leur intersection, au centre de la Vieille ville, les derniers djihadistes encore présents dans Mossoul seront scindés en quatre groupes distincts.

"L'objectif est d'ouvrir des voies d'évacuation pour les civils, nous leurs donnerons des indications par haut-parleurs dès que cela sera possible", a dit un porte-parole de l'armée irakienne à Reuters.

D'après l'Onu, plus de 100.000 habitants sont toujours pris au piège, terrés dans des maisons en ruines, manquant d'eau, de nourriture et de médicaments.

Selon le commandement irakien, le secteur encore contrôlé par l'EI ne représente plus qu'une superficie de 2 km² environ et Bagdad espère proclamer la reconquête totale de la ville lors des fêtes de l'Aïd qui marqueront à partir de ce week-end la fin du mois du jeûne du ramadan.

L'EI est accusé d'avoir détruit mercredi à l'explosif la mosquée d'Al Nouri, où son chef, Abou Baker al Baghdadi, avait proclamé le califat à l'été 2014.

Des analystes militaires estiment que la destruction de cet édifice implanté depuis 850 ans facilite la progression des forces pro-gouvernementales irakiennes, puisqu'elles n'ont plus à se préoccuper de préserver cet héritage historique.

Parallèlement, le sort de Baghdadi lui-même est toujours entouré de mystère.

A Moscou, le président de la commission de défense du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement russe, Viktor Ozerov, a déclaré vendredi matin que la probabilité que le chef de l'EI ait été tué était proche des 100%.

La veille, c'est le ministère russe des Affaires étrangères qui disait pouvoir affirmer "avec un haut degré de certitude" qu'il était mort.

Mais aucune source extérieure n'a confirmé le décès du chef de l'EI, donné pour mort ou blessé à maintes reprises depuis la prise de Mossoul par les djihadistes en 2014.

Ce qui semble en revanche certain, c'est que Baghdadi a fui depuis longtemps Mossoul et qu'il y a confié le commandement militaire à des lieutenants. Il se cacherait dans de vastes zones désertiques à la frontière irako-syrienne.

Le ministère russe de la Défense a annoncé il y a une semaine que les forces russes tentaient de déterminer si le "calife" autoproclamé de l'EI avait péri dans un bombardement de l'aviation russe visant fin mai une réunion de cadres de l'organisation djihadiste dans le secteur de Rakka, en Syrie.

(Henri-Pierre André pour le service français)