L'armée irakienne libère des centaines de civils à Mossoul

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L'armee irakienne libere des centaines de civils a mossoul[reuters.com]
(Crédits : Goran Tomasevic)

par Marius Bosch

MOSSOUL (Reuters) - Plusieurs centaines de civils ont pu fuir samedi le coeur historique de Mossoul via les corridors ouverts par les forces irakiennes lancées à l'assaut de cette dernière poche de résistance des djihadistes de l'Etat islamique dans ce qui fut le plus grand centre urbain de leur "califat".

Des unités formées à la guérilla urbaine par l'armée américaine et appuyées par des hélicoptères progressent sur deux axes perpendiculaires qui convergent au centre de la vieille ville et cherchent à isoler les extrémistes dans quatre poches distinctes.

Les civils fuyant la vieille ville forment un flot constant. Parmi eux se trouvent des blessés et des enfants en état de dénutrition. En vingt minutes, une centaine de personnes sont arrivées dans une zone tenue par les forces gouvernementales à l'ouest de la vieille ville.

Plus de 100.000 civils, dont une moitié d'enfants, s'y trouveraient encore. Selon les autorités irakiennes et les organisations humanitaires, les djihadistes les retiennent pour les utiliser comme boucliers humains. "Des centaines de civils, notamment des enfants, sont tués", s'indigne Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l'Onu en Irak, dans un communiqué.

Le gouvernement irakien espère que la reconquête de la métropole du Nord sera achevée pour l'Aïd el Fitr, qui marquera la fin du ramadan au début de la semaine prochaine.

L'EI ne tient plus qu'une zone de deux kilomètres carrés sur la rive ouest du Tigre, mais il reste en mesure d'agir ailleurs, comme l'a montré le triple attentat suicide qui a fait cinq morts, dont trois policiers, et 19 blessés, vendredi soir, dans un quartier de l'est de Mossoul repris en janvier par l'armée, selon un communiqué de l'état-major.

L'offensive de l'armée s'est accélérée après la destruction de la Grande Mosquée Al Nouri, dynamitée mercredi par les djihadistes, ce qui a accru la marge de manoeuvre de troupes irakiennes.

C'est dans cet édifice du XIIe siècle au célèbre minaret penché qu'Abou Bakr al Baghdadi, chef de file de l'EI, a proclamé l'instauration du califat en 2014. Il aurait quitté la ville au début de l'offensive gouvernementale. Le ministère russe de la Défense a annoncé sa mort la semaine dernière, mais l'information a été accueillie avec scepticisme dans la région comme aux Etats-Unis.

(Jean-Philippe Lefief pour le service français)