Woerth veut présider la commission des Finances

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Woerth veut presider la commission des finances[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - Le député Les Républicains Eric Woerth, ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, a annoncé dimanche qu'il était candidat à la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, un poste réservé à l'opposition.

"Si je suis élu président de la commission des Finances, j'incarnerai une opposition vigilante et bienveillante", a-t-il déclaré lors de l'émission Le Grand Rendez-vous avec CNEWS, Europe 1 et Les Echos.

Le président ou la présidente de cette commission, forcement un député issu de l'opposition, sera élu jeudi. Le député Les Républicains Gilles Carrez, qui occupait le poste, pourrait vouloir se maintenir, selon des sources parlementaires.

Eric Woerth a estimé que la commission devra "accompagner au cas par cas, avec pragmatisme" l'action du gouvernement.

L'ancien ministre du Travail et du Budget a invité le chef de l'Etat à "afficher la vraie trajectoire" budgétaire, alors que la Cour des Comptes doit rendre jeudi prochain les résultats de l'audit demandé par le gouvernement sur le déficit.

Emmanuel Macron "a indiqué qu'il serait en dessous de 3% dès l'année 2017. Je ne crois pas que ce soit possible", a ajouté Eric Woerth.

Très rapidement après sa prise de fonction, le Premier ministre Edouard Philippe avait émis des doutes sur la capacité du gouvernement à tenir cet engagement pour cette année, notamment mettant en cause ses prédécesseurs qui avaient annoncé un objectif de 2,8% de déficit.

"A la place qui est la mienne, je vois arriver toute une série d'informations qui me laissent à penser que le 2,8% ne va pas être tenu", avait déclaré Edouard Philippe le 20 juin sur BFMTV.

MESURES A PRENDRE

Il avait auparavant promis de prendre ""une série de mesures" si les objectifs budgétaires avancés par le précédent gouvernement pour l'année en cours s'avèrent impossibles à atteindre, sans confirmer le chiffre de cinq milliards d'euros d'économies à trouver, un chiffre évoqué dans la presse.

Dans le programme de stabilité présenté mi-avril, le précédent gouvernement tablait sur un déficit ramené à 2,8% du PIB en fin d'année mais le Haut conseil des finances publiques (HCFP) s'était montré dubitatif sur cette cible.

Pour le HCFP, "l'ajustement structurel (la variation du solde structurel) et l'effort structurel (la partie directement liée à un effort en dépense ou à des mesures nouvelles de prélèvements obligatoires) sont faibles en 2016 en l'état présent des estimations".

Cet effort structurel a été limité à 0,1 point de produit intérieur brut (PIB) l'an dernier - soit environ 2,2 milliards d'euros - après 0,7 point en 2015, 0,6 point en 2014 et environ 1 point par an en moyenne sur la période 2011-2013, souligne le Haut conseil.

L'an dernier, l'effort structurel a notamment été réduit par les mesures fiscales mises en oeuvre par le précédent gouvernement, "les mesures de réduction (baisse de l'impôt sur le revenu des ménages, pacte de responsabilité et de solidarité) l'ayant emporté sur les augmentations (hausses des taxes sur la consommation d'électricité)", note le HCFP.

(Cyril Camu, édité par Yves Clarisse)