Pride : défilé politique à New York, festif à San Francisco

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Pride: defile politique a new york, festif a san francisco[reuters.com]
(Crédits : Carlo Allegri)

NEW YORK/SAN FRANCISCO (Reuters) - Les défilés de la Pride ont enregistré une forte participation dimanche à New York et San Francisco, deux villes des Etats-Unis associées au mouvement des droits LGBT, et la marche a pris des connotations politiques sur la côte est.

Sur la cinquième avenue, à Manhattan, des participants portaient des photos du président Donald Trump et de son porte-parole Sean Spicer, d'autres des pancartes aux couleurs arc-en-ciel, symboles des fiertés LGBT, invitant à "RÉSISTER".

A San Francisco, en Californie, les affiches anti-Trump ont été noyées dans l'ambiance festive qui présidait aux défilés. "C'est un trop beau jour pour s'en faire à propos de Trump", jugeait Richard Babb, un san franciscain de 66 ans.

A New York, l'élu démocrate du Sénat de l'Etat Brad Hoylman estimait pour sa part que les droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles ou transgenres étaient l'objet d'"assauts" répétés de l'administration Trump.

"Il a déjà fait reculer les droits des étudiants transgenres par exemple, et la liste est sans fin", disait-il. "Nous avons encore beaucoup de travail à faire, c'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui".

Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump avait assuré qu'il protégerait les droits des personnes homosexuelles. Mais l'abrogation en février d'une loi de l'ère Obama permettant aux étudiants transgenres de choisir leurs toilettes, et un décret publié le mois dernier renforçant les libertés religieuses ont été vus par certains comme un démenti.

A New York, les "grand marshals" désignés pour ouvrir le défilé comprenaient l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), mouvement historique de défense des droits, mais aussi Brooke Guinan, une pompier de la ville, transgenre, et Geng Le, chef de file du mouvement de défense des droits des homosexuels en Chine.

ÉGALITÉ COMPLÈTE

"La Pride cette année montre que nous sommes là, nous sommes queer, et nous n'allons pas transiger sur des droits complets, une égalité complète", disait Austin Anderson, un publicitaire new-yorkais de 28 ans.

Le défile new-yorkais a fini sa route sur Christopher Street, dans le West Village, où a eu lieu la première parade du type le 28 juin 1970.

A San Francisco, où les participants devaient passer des contrôles de sécurité pour entrer dans certaines rues abritant des concerts, l'ambiance était à la fête.

Deux cousines, venues assister au défilé habillées de tutus et coiffées d'une corne de licorne, voyaient l'événement "comme un fête, pas une manifestation politique". "Des personnes gay se font passer à tabac tous les jours", ajoutait cependant Qiaira McPeters, âgée de 18 ans.

A Seattle, plus au nord sur la côte ouest, des centaines de personnes, parfois légèrement vêtues et portant des ballons roses étaient rassemblées dans le centre-ville.

Le maire de Seattle Ed Murray, premier homosexuel déclaré à occuper ce poste, a rejoint la parade avec son époux, Michael Shiosaki. "Aujourd'hui nous célébrons notre unité", a-t-il dit dans une vidéo publiée sur son compte Twitter.

La police de Seattle, qui avait décoré ses voitures d'autocollants arc-en-ciel, a rapporté que le défilé avait été momentanément bloqué par un sit-in en l'honneur de Charleena Lyles, une jeune femme noire, enceinte, tuée lors d'une altercation avec la police la semaine dernière.

(Riham Alkousaa et Lisa Fernandez, Julie Carriat pour le service français)