Les salariés de GM&S font monter la tension

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(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - La tension est montée de plusieurs crans mardi entre le gouvernement français et les salariés de l'équipementier GM&S Industry déçus par l'absence de progrès, selon eux, dans les négociations pour la reprise du site.

Un incendie a été allumé mais est pour l'instant cantonné à la zone de stockage de cartons, selon Yann Augras, délégué syndical CGT de l'usine de la Souterraine, dans la Creuse.

Une épaisse fumée noire était visible de l'extérieur selon des photos publiées sur les réseaux sociaux par France Bleu Creuse. La direction du service incendie de la Creuse n'avait pour l'instant par reçu de signalement.

Les représentants des salariés ont été reçus mardi au ministère de l'Economie pour discuter des avancées réalisées par la cellule de crise mise en place par le gouvernement.

Déçus par les négociations, ces derniers ont décidé d'occuper une salle du ministère et comptent y passer la nuit.

"On est à Bercy, ça se passe très mal. On ne bouge pas du ministère tant qu'on a pas de réponse pour notre futur et nos familles", a déclaré Patrick Brun, à Reuters.

Bruno Le Maire avait promis de faire pression sur les constructeurs automobiles, PSA et Renault, les deux principaux donneurs d'ordres, pour trouver une solution aux difficultés financières que connaît l'usine. [nL8N1JK3FM]

Les délégués syndicaux réclamaient surtout un soutien financier pour continuer à travailler en juillet et en août et des indemnités supra-légales pour les salariés exclus d'une reprise.

Le gouvernement n'aurait rien obtenu selon ces derniers.

Bruno Le Maire a pourtant réaffirmé mardi son engagement. "C'est un dossier difficile, il ne faut pas se le cacher (...) mais l'Etat met toute son énergie pour non seulement sauver les emplois mais surtout garantir une activité pérenne sur le site", a-t-il dit lors d'une intervention devant l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA), à Paris.

Le tribunal de commerce de Poitiers a accepté vendredi de repousser sa délibération à vendredi prochain sur une éventuelle liquidation, ce qui laissait une semaine au potentiel repreneur pour formuler une offre ferme.

Le seul repreneur ayant fait part de son intérêt est l'équipementier GMD qui propose de reprendre entre 110 et 120 salariés sur les 277 que compte l'usine.

"110 salariés, c'est le temps de finir les productions sur un an ou deux ans et ensuite, c'est la clé sous la porte", a dénoncé Yann Augras.

Les salariés avaient déjà dit avoir piégé leur usine avec des bonbonnes de gaz et des bidons d'essence le 11 mai dernier, forçant le nouveau gouvernement à intervenir dans le dossier. [nL8N1IQ501]

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)