Manifestations et arrestations dans le nord du Maroc

reuters.com  |   |  348  mots
Manifestations et arrestations dans le nord du maroc[reuters.com]
(Crédits : Youssef Boudlal)

RABAT (Reuters) - Une cinquantaine de manifestants ont été arrêtés après des affrontements violents les ayant opposés lundi à la police dans la ville d'Al Hoceïma, dans le nord du Maroc, lors de la célébration de la fête de l'Aïd el Fitr qui marque la fin du ramadan, a-t-on appris mardi auprès d'un militant des droits de l'homme.

Depuis l'arrestation le 29 mai de Nasser Zefzafi, chef de file de la contestation dans la région du Rif, les manifestations et les arrestations se sont multipliées et plus d'une centaine de militants ont été interpellés par la police. Des dizaines ont été condamnés à des peines de prison.

Selon l'agence de presse publique MAP, 39 policiers ont été hospitalisés après avoir été blessés par des jets de pierre.

Lundi, les heurts se sont produits après un nouvel appel à la libération des personnes arrêtées et incarcérées.

Selon Faisal Aussar, membre de la section locale de l'Association marocaine des droits de l'homme, la police et la gendarmerie ont bloqué plusieurs accès à la ville d'Al Hoceïma et environ 50 personnes ont été arrêtées. La manifestation a été réprimée à coups de matraques et de tirs de gaz lacrymogènes.

"La présence de femmes n'a pas dissuadé la police d'utiliser des matraques et de donner des coups pour disperser les manifestations", a-t-il dit à Reuters.

Les manifestations qui ont lieu à Al Hoceïma depuis octobre sont les plus importantes depuis celles du "Printemps arabe" de 2011 qui avaient incité le roi Mohammed VI à mener certaines réformes constitutionnelles.

Justice et spiritualité, qui avait été un acteur important des manifestations de 2011, n'est pas légal mais il est toléré. C'est le seul groupe d'opposition capable de mobiliser massivement.

Le mouvement s'est développé en octobre après la mort d'un vendeur de poissons, Mouhcine Fikri, broyé dans une benne à ordures où il cherchait à récupérer sa marchandise saisie par la police.

(Samia Errazzouki, Nicolas Delame pour le service français)