Des actionnaires de Mylan réclament la démission du président

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Des actionnaires de mylan reclament la demission du president[reuters.com]
(Crédits : Chip East)

NEW YORK (Reuters) - Un groupe d'investisseurs mené par le contrôleur financier de la ville de New York a réclamé la démission du président de Mylan, Robert Coury, et de l'administratrice Wendy Cameron dans le cadre d'une campagne contre les rémunérations des dirigeants du laboratoire et contre le prix de son médicament antiallergique EpiPen.

Plus du tiers des actionnaires présents à l'assemblée générale du fabricant de médicaments génériques ont voté la semaine dernière contre le renouvellement de Robert Coury tandis que plus de la moitié ont voté contre Wendy Cameron, qui dirige le comité de rémunération, selon une lettre dont Reuters a eu connaissance.

"Nous pensons que les administrateurs indépendants de Mylan doivent agir rapidement - ou risquer une nouvelle érosion de la confiance des actionnaires et de la valeur", ont écrit ces actionnaires dans une lettre aux administrateurs indépendants.

"Le cours de l'action Mylan a baissé de près de 50% depuis son pic d'avril 2015 et la société reste sous surveillance juridique, réglementaire et publique pour ses pratiques en matière de prix de l'EpiPen", ajoutent-ils.

Personne n'était immédiatement disponible chez Mylan pour commenter cette information.

Mylan est confronté à un mouvement de mécontentement des consommateurs américains qui prend de l'ampleur au sujet de la hausse du prix de son stylo-injecteur EpiPen, passé de 100 dollars en 2007 à plus de 600 dollars aujourd'hui.

Alors que le Congrès, le département de la Justice et d'autres administrations ont ouvert des enquêtes sur ce relèvement spectaculaire du prix, l'annonce d'une rémunération de près de 100 millions de dollars du président au titre de 2016 a déclenché la polémique parmi les actionnaires.

Le groupe d'actionnaires, dont les fonds de pensions de la ville et de l'Etat de New York, a demandé à Robert Coury de restituer l'essentiel de sa rémunération de 2016. Il a aussi appelé à la nomination d'un président indépendant et à une recomposition du conseil avec une majorité d'administrateurs indépendants.

Les contestataires n'ont toutefois pas obtenu gain de cause, tous les administrateurs ayant été réélus à l'assemblée générale du 22 juin, a annoncé Mylan dans un document réglementaire. Plus de 80% des actionnaires ont voté contre les rémunérations des dirigeants en 2016, mais ce vote n'était que consultatif.

(Michael Erman, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)