Les combats entre rebelles se poursuivent dans le Nord syrien

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Les combats entre rebelles se poursuivent dans le nord syrien[reuters.com]
(Crédits : Alaa Al-Faqir)

BEYROUTH (Reuters) - Environ 150 rebelles syriens soutenus par la Turquie sont arrivés jeudi dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, pour prêter main forte au groupe islamiste Ahrar al Cham qui combat l'ex-Front al Nosra, a-t-on appris de sources rebelles.

Ahrar al Cham et Hayat Tahrir al Cham, nouveau nom de l'ancienne branche syrienne d'Al Qaïda, se disputent le contrôle de la seule province syrienne entièrement sous contrôle de la rébellion.

Selon une source rebelle, les renforts sont entrés en Syrie par le point de passage de Bab al Hawa en Turquie, lui-même contrôlé par Ahrar al Cham.

Ces rebelles proturcs ont participé à l'opération Bouclier de l'Euphrate dans le nord de la Syrie ces derniers mois.

D'après des sources rebelles, les affrontements qui ont éclaté mercredi entre les deux alliances rebelles se sont poursuivies pour la deuxième journée consécutive dans la plupart des grandes villes de la province.

La tension est telle entre Ahrar al Cham et Tahrir al Cham que les deux groupes ont également renforcé leurs positions et placé leurs forces en alerte renforcée dans le reste du pays, où ils comptent plusieurs milliers de combattants.

Tahrir al Cham a rejeté jeudi une médiation entreprise par des dignitaires religieux. Le seul moyen de mettre fin au conflit, a estimé le groupe djihadiste, est de mettre en place une administration régionale pour le nord de la Syrie qui permettra de réconcilier les groupes rivaux et d'empêcher toute ingérence étrangère.

La ville même d'Idlib, où Tahrir et Ahrar ont un accord de partage du pouvoir, est pour l'instant épargnée par les combats. L'agglomération abrite des dizaines de milliers de Syriens déplacés par la guerre civile.

La rivalité entre Tahrir et Ahrar s'alimente de divergences idéologiques, Ahrar s'étant récemment rapproché de groupes plus nationalistes et laïques comme l'Armée syrienne libre.

Ahrar a même adopté le drapeau de l'ASL. Le chef de Tahrir al Cham, Abou Mohamad al Golani, est au contraire resté proche de l'idéologie djihadiste d'Al Qaïda, même si le groupe a officiellement coupé les ponts l'an dernier avec le réseau fondé par Oussama ben Laden.

"Golani veut dominer le nord de la Syrie en s'imposant sur le terrain, même au prix du sang, au détriment des intérêts de notre peuple", a déclaré Mohammad Abou Zeïd, porte-parole d'Ahrar al Cham.

(Suleiman al Khalidi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)