Le FMI reste optimiste pour la croissance mondiale

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PARIS (Reuters) - Le Fonds monétaire international (FMI) confirme prévoir une accélération de la croissance économique mondiale à 3,5% cette année, soit 0,3 point de plus qu'en 2016, la révision à la baisse de ses attentes pour les Etats-Unis étant compensée par plus de dynamisme en zone euro et en Chine.

Dans ses perspectives économiques mondiales actualisées publiées lundi, le Fonds table de même sur une croissance globale de 3,6% en 2018, un chiffre là encore sans changement par rapport à ses précédentes prévisions, qui remontent au printemps.

Ses économistes sont aujourd'hui sur la même longueur d'onde que ceux de l'OCDE, qui escomptent eux aussi 3,5% de croissance globale en 2017 et 3,6% en 2018.

Pour les économistes du FMI, l'économie mondiale entretient sa dynamique et les progressions de la production industrielle et du commerce mondial se maintiennent bien au-dessus de leur rythme de 2015-2016, même s'ils ont légèrement ralenti par rapport à leurs plus hauts récents de fin 2016-début 2017.

La stabilité des anticipations par rapport à celles publiées en avril masque cependant des différences entre pays.

Ainsi, le FMI revoit sensiblement en baisse, comme il l'avait indiqué fin juin, ses prévisions pour la croissance américaine à 2,1% pour 2017 comme pour 2018, soit 0,2 et 0,4 point de moins que précédemment, en prenant comme hypothèse que la politique budgétaire de l'administration Trump "sera moins expansionniste que prévu".

Mais il est dans le même temps plus optimiste pour la Chine, où le début d'année plus fort qu'attendu et le maintien pour une période prolongée d'une politique de soutien à l'activité l'ont conduit ce mois-ci à revoir en hausse ses anticipations pour 2017 (+0,1 point à 6,7%) et 2018 (+0,2 point à 6,4%).

S'agissant de la zone euro, il entrevoit maintenant une croissance de 1,9% cette année (+0,2 point) et 1,7% l'an prochain (+0,1 point).

REFORMES NÉCESSAIRES UN PEU PARTOUT

Ces révisions prennent en compte celles annoncées récemment pour l'Allemagne (1,8% en 2017 et 1,6% en 2018), la France (1,5% en 2017 puis 1,7% en 2018), l'Italie (1,3% en 2017 et 1,0% en 2018) et l'Espagne (3,1% en 2017 et 2,4% en 2018).

Avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne est la seule économie avancée dont le FMI revoit les perspectives à la baisse, tablant sur 1,7% de croissance cette année (-0,3 point par rapport à avril) et 1,5% (inchangé) l'an prochain.

Celles pour le Japon varient peu : 1,3% en 2017 (+0,1 point) et 0,6% en 2018 (inchangé).

Le FMI juge que les risques susceptibles de remettre en cause son scénario de croissance mondiale sont "globalement équilibrés dans le court terme, quoiqu'ils restent plutôt de nature baissière à moyen terme."

Il note que le rebond pourrait être plus fort et plus soutenu en Europe, "où les risques politiques se sont atténués" après les élections dans plusieurs pays, dont la France, alors que Fonds s'inquiétait en début d'année des risques de montée du protectionnisme dans plusieurs pays.

Mais il souligne aussi que la valorisation élevée des actifs financiers dans un environnement marqué par une forte incertitude sur les orientations à venir "augmentent les probabilités d'une correction des marchés, qui pourrait peser sur la croissance et sur la confiance."

Parmi les autres risques évoqués par le Fonds, figurent la forte croissance du crédit en Chine et la normalisation de la politique monétaire dans certains pays avancés, notamment aux États-Unis, qui pourraient provoquer un durcissement plus rapide que prévu des conditions financières mondiales.

Au vu de la faiblesse de l'inflation et des tensions salariales, il recommande que les politiques monétaires visant à faire repartir les anticipations inflationnistes à la hausse vers les objectifs affichés, comme celle menée par la Banque centrale européenne, se poursuivent.

De même, il répète que les réformes destinées à doper la production potentielle "s'imposent un peu partout", l'économie mondiale, si elle se porte mieux, affichant des niveaux de croissance en deçà de ceux d'avant-crise.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)