Israël retire les portiques de sécurité sur l'esplanade des Mosquées

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Le gouvernement israelien annonce le retrait des portiques[reuters.com]
(Crédits : Ammar Awad)

JERUSALEM (Reuters) - Les détecteurs de métaux installés aux abords de l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, ont été retirés mardi et remplacés par des caméras de surveillance, mais la mesure n'a pas satisfait les Palestiniens.

Ces portiques de détection avaient été mis en place après la mort de deux policiers, tués le 14 juillet sur le site par des Arabes israéliens.

L'indignation suscitée par cette mesure a donné lieu à des affrontements d'une violence sans précédent depuis plusieurs années. Trois Israéliens et quatre Palestiniens ont été tués vendredi et samedi.

Le Conseil de sécurité de l'Onu s'est réuni lundi en urgence pour tenter de désamorcer la crise. Jason Greenblatt, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, s'est rendu en Israël, où il a été reçu par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

L'Autorité palestinienne a demandé mardi le retour au statu quo ante.

"Nous rejetons la présence de tous les obstacles à l'exercice de la prière et exigeons le retour à la situation qui prévalait avant le 14 juillet," a déclaré à Ramallah le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah.

Troisième lieu saint de l'islam et secteur éminemment sensible, l'esplanade des Mosquées abrite la mosquée Al Aqsa et est bordée par le mur des Lamentations.

Le Waqf, l'autorité religieuse qui gère Al Aqsa, a abondé dans le même sens que l'Autorité palestinienne et dit qu'en attendant les fidèles continueraient à prier hors de l'esplanade.

Au terme d'une réunion de plusieurs heures, les membres du cabinet israélien de sécurité ont voté dans la soirée de lundi en faveur du retrait des détecteurs.

Ils ont décidé, dit un communiqué, de suivre les recommandations des services de sécurité et de remplacer les portiques par des systèmes de "vérification intelligents".

Cent millions de shekels (24 millions d'euros) ont été alloués à l'achat du matériel et au renforcement du dispositif policier sur le site.

Des employés municipaux ont commencé à installer des bras métalliques dans des rues de la vieille ville pour y fixer des caméras de surveillance, rapportent des journalistes de Reuters.

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, avait annoncé vendredi la rupture des contacts oficiels avec Israël en exigeant le démontage des détecteurs de métaux.

Le gouvernement israélien, qui ne voulait pas donner l'impression de céder aux pressions de Ramallah et de la communauté internationale, avait exclu dimanche leur retrait.

En plus des violences de Jérusalem, deux Jordaniens ont été tués dimanche par un agent de sécurité de l'ambassade d'Israël à Amman. L'un d'eux s'était rué sur lui armé d'un tournevis et l'autre a été victime d'une balle perdue, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.

(Ori Lewis, Jean-Philippe Lefief et Gilles Trequesser pour le service français)