France : Le climat des affaires au beau fixe

reuters.com  |   |  648  mots

PARIS (Reuters) - Le climat des affaires continue de progresser en France, évoluant à ses niveaux les plus élevés depuis six ans, voire d'avant crise dans certains secteurs, ce qui conforte l'accélération de la croissance attendue cette année.

Les données publiées mardi par l'Insee traduisent une poursuite en juillet de l'embellie amorcée fin 2016, et qui touche maintenant aussi bien les services que l'industrie, le bâtiment que le commerce de détail ou de gros.

L'indicateur global du climat des affaires, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise interrogés tous les mois par l'institut, progresse ainsi d'un point pour juillet à 108, un plus haut depuis juin 2011. Il se situe huit points au-dessus de sa moyenne de long terme, qui s'établit à 100.

Les indicateurs sectoriels sont également à leurs meilleurs niveaux depuis plusieurs années, que ce soit celui des services (juin 2011), du bâtiment (septembre 2008), du commerce de détail (décembre 2007) ou du commerce de gros (septembre 2007).

Seul l'indicateur de l'industrie manufacturière fait du surplace ce mois-ci, mais sa marque de juin a été rehaussée d'un point et il évolue depuis trois mois à ses plus hauts depuis la fin du printemps 2011.

"Ce sont de bons chiffres, qui augurent bien de la croissance de l'économie française pour le troisième trimestre", estime Hélène Baudchon, économiste de BNP Paribas.

Selon elle, un indice du climat des affaires à 108 est cohérent avec un rythme de hausse trimestrielle du PIB de l'ordre de 0,5% à 0,6%, comme le prévoit d'ailleurs l'Insee.

GOULOTS DE PRODUCTION EN HAUSSE

Dans sa dernière note de conjoncture publiée fin juin [nL8N1JH25M], l'institut tablait sur un PIB en hausse de 0,5% au troisième trimestre, soit le même rythme que celui attendu pour le deuxième trimestre, dont le chiffre sera connu vendredi, et que celui déjà enregistré au dernier trimestre 2016 et au premier trimestre 2017.

Sur cette base, avec juste un léger ralentissement attendu en fin d'année (+0,4% prévu au 4e trimestre), l'Insee anticipe que la croissance française atteindra 1,6% en 2017, soit 0,5 point de plus qu'en 2016.

Dans le détail, les enquêtes de conjoncture de juillet de l'Insee traduisent un optimisme croissant des chefs d'entreprise français sur les perspectives générales d'évolution de l'économie, le niveau du solde correspondant atteignant même un plus haut depuis 2000 dans l'industrie manufacturière.

En plus d'une conjoncture internationale plus favorable, Hélène Baudchon estime que l'arrivée au pouvoir en France d'un nouveau gouvernement jugé favorable aux entreprises participe sans doute à ce regain d'optimisme du monde des affaires.

"Mais il faudra attendre quelques mois pour juger de l'ampleur d'un effet" Emmanuel Macron, dit-elle. "Les mesures difficiles ne sont pas encore prises, même si elles concerneront plus les ménages que les entreprises" à ce stade.

En attendant, pour les trois prochains mois, les chefs d'entreprise de l'industrie manufacturière restent optimistes sur la demande globale, qu'elle soit intérieure ou en provenance de l'étranger, qui leur sera adressée.

Ils ont signalé à l'Insee un taux d'utilisation de leurs capacités de production de 84,3%, en hausse de 0,4 point au cours des trois derniers mois et qui excède aujourd'hui sa moyenne de la période 1995-2007.

En conséquence, l'indicateur des goulots de production augmente et retrouve des niveaux du printemps 2008.

Par secteur, ce sont les matériels de transport, et plus particulièrement l'automobile, qui progressent le plus dans l'enquête mensuelle de juin sur l'industrie, alors que la métallurgie connaît une dégradation.

Dans les services, l'embellie est générale mais est plus marquée dans les transports et les activités immobilières.

Dans le bâtiment, l'opinion des entrepreneurs sur l'activité prévue n'a jamais été aussi élevée depuis début 2008.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)