par Marc Leras

MARSEILLE, Bouches-du-Rhône (Reuters) - Plusieurs zones touristiques du sud-est de la France étaient sous la menace des flammes mercredi pour la troisième journée consécutive, la situation dans la région restant difficile malgré une amélioration, a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe qui s'est rendu dans le Var dans la soirée.

Trois incendies étaient encore en cours dans ce département, le plus touché, où quelque 10.000 personnes ont été évacuées dans la nuit de mardi à mercredi à Bormes-les-Mimosas.

"La situation est encore intense si on regarde le nombre de feux en cours dans la région. Elle s'améliore, mais je reste prudent car il y aura encore des départs de feu demain", a déclaré le Premier ministre lors d'un point presse vers 22h00 (20h00 GMT).

"La situation reste difficile", a-t-il ajouté après avoir survolé en hélicoptère les zones touchées avec le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Brune Poirson.

Selon Edouard Philippe, la situation "semble maîtrisée" dans les Alpes-Maritimes, "s'est améliorée" dans les Bouches-du-Rhône, "mais il reste encore trois feux actifs dans le département du Var", avec plus de 500 pompiers engagés sur chaque sinistre.

Le principal incendie survenu dans ce département, qui s'est déclaré mardi soir à La Londe-les-Maures, était considéré comme "non maîtrisé" mercredi soir par la préfecture.

"RISQUE EXCEPTIONNEL"

Cet incendie, qui a entraîné l'évacuation d'environ 10.000 personnes, dont 3.000 campeurs, à Bormes-les-Mimosas dans la nuit de mardi à mercredi, a déjà parcouru 1.300 hectares et a notamment détruit 250 caravanes, un hangar, une habitation et un atelier.

Cinq centres d'accueil ont été mis à la disposition des personnes évacuées.

A La Croix-Valmer, près de Saint-Tropez, le feu qui était considéré comme maîtrisé mardi soir a repris mercredi après-midi, nécessitant notamment l'évacuation d'un groupe de maisons.

A Artigues, le sinistre qui avait brûlé 1.700 hectares avant d'être stoppé à 80 mètres des habitations du village de Seillons-Sources-d'Argens, qui a en partie été évacué, a également repris dans l'après-midi.

Pour la journée de jeudi, qui sera marquée par des rafales de vent prévues jusqu'à 50 km/h, la préfecture du Var a classé deux massifs - dont le massif des Maures, touché par l'incendie de La Londe-les-Maures et de La Croix-Valmer - en "risque d'incendie exceptionnel".

Les sept autres massifs ont été classé à "risque très sévère".

Dans les Bouches-du-Rhône, où 18 massifs sur 24 seront fermés jeudi, l'incendie parti dans la matinée de Peynier et qui se dirigeait vers Saint-Maximin dans le Var était considéré comme "stabilisé" mercredi soir après avoir parcouru une centaine d'hectares.

Toujours dans les Bouches-du-Rhône, à Martigues, un incendie survenu mercredi à l'aube et qui était considéré comme fixé dans la matinée est reparti en début d'après-midi. Ce feu a parcouru une centaine d'hectare et entraîné l'évacuation de plus de 400 personnes.

Dans le Vaucluse, le feu de La Bastidonne, parti lundi dans le massif du Lubéron, est considéré comme "contenu" mais toujours sous surveillance après avoir brûlé 1.270 hectares.

Edouard Philippe avait précisé dans l'après-midi lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale qu'environ 10.000 hectares avaient déjà été détruits par les incendies, soit deux fois la moyenne annuelle des dix dernières années.

Un millier de pompiers sont venus en renfort de toute la France et un avion bombardier d'eau italien intervient dans la région depuis mardi.

L'Italie a apporté son soutien dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'Union européenne, à la suite d'une demande des autorités françaises.

(Marc Leras et service France, édité par Danielle Rouquié)