Le chef du gouvernement espagnol nie avoir su pour la corruption

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(Crédits : Pool)

SAN FERNANDO DE HENARES, Espagne (Reuters) - Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a assuré mercredi devant la justice qu'il ignorait tout des cas de corruption dont sa formation, le Parti populaire (PP, au pouvoir), est accusée.

"Je n'ai jamais entendu parler de rien car, comme je l'ai dit, je n'ai jamais été responsable des finances du parti", a-t-il déclaré.

Mariano Rajoy est le premier chef de gouvernement en Espagne à être cité à comparaître devant un tribunal en tant que témoin.

Il n'est lui-même accusé d'aucune malversation dans cette affaire de "caisse noire" ayant alimenté des campagnes électorales et financée par de généreux donateurs anonymes. Les faits remontent au début des années 2000.

La principale personnalité en cause à la faveur de ce procès aux multiples ramifications et qui compte 37 prévenus est l'ancien trésorier du parti Luis Barcenas.

Mais le dossier, qui alimente la chronique politico-judiciaire depuis des années, est embarrassant pour le chef de l'exécutif, qui exerce depuis octobre dernier un deuxième mandat de quatre ans sans majorité au Parlement.

Plusieurs dizaines de membres du PP, dont l'ancien ministre de l'Economie et ex-directeur général du FMI, Rodrigo Rato, ont été impliqués dans des scandales de corruption au cours des dernières années.

Mariano Rajoy avait demandé de témoigner par visioconférence faisant valoir que son déplacement jusqu'au tribunal, dans la grande banlieue de Madrid, avec les frais de sécurité associés, était coûteux pour le contribuable. La cour a refusé.

Le spectacle donné par Mariano Rajoy a conduit les partis d'opposition à multiplier les appels à la démission.

"Il n'y a qu'une voie : la démission", a déclaré le chef du PSOE (socialiste) Pedro Sanchez lors d'une conférence de presse.

Le chef du parti anti-austérité Podemos Pablo Iglesias a jugé "honteux" le témoignage livré par le chef du gouvernement.

(Immaculada Sanz, Gilles Trequesser et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)