Le repreneur de GM&S fait un pas pour dénouer la négociation

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(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Le repreneur de l'équipementier automobile GM&S Industry a annoncé mercredi qu'il allait racheter les murs de l'usine en liquidation pour un million d'euros, dénouant ainsi l'un des noeuds de la négociation.

Il s'agit d'une étape importante dans le dossier de reprise, a dit mercredi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur franceinfo.

Le président du groupe GMD, Alain Martineau, qui propose de reprendre 120 emplois sur 277, refusait de payer le loyer réclamé par les anciens propriétaires.

Il avait donc imposé comme condition à son offre la conclusion d'un bail sur les bâtiments de GM&S et avait même suggéré que la communauté de communes rachète les murs, ce à quoi la Région s'opposait.

Le repreneur, qui ne dispose que d'une semaine pour finaliser son offre avant que le tribunal de commerce de Poitiers ne tranche sur une éventuelle liquidation sèche, a donc décidé de revenir sur sa clause suspensive.

"C'est ce qui me paraît le plus sain pour que ça tourne. (...) Une fois qu'on a acheté, on a acheté. L'entreprise va retrouver ses actifs, elle va retrouver ses murs", a-t-il dit sur France Bleu Creuse .

Le gouvernement a aussi promis au dirigeant qu'il aurait à disposition un fonds d'investissement de 15 millions d'euros pour moderniser le site, autre point de friction important entre les parties prenantes au dossier.

Ce fonds serait financé à parts égales par l'Etat et les constructeurs automobiles, Renault et PSA, selon le gouvernement. PSA explique toutefois avoir seulement accepté d'augmenter ses commandes.

LES SALARIES SUR LA RETENUE

"Tout a l'air de commencer à se débloquer. Si la mécanique en route ne se grippe pas, normalement j'aurais tout réglé mercredi et je pourrais me rendre jeudi matin à la Souterraine pour expliquer aux salariés mon projet de reprise", a poursuivi Alain Martineau.

L'approbation des salariés est la troisième condition pour que les négociations aboutissent. Bruno Le Maire a donc encore une fois exhorté le personnel de l'usine à accepter l'offre.

"Je leur dis à tous les salariés de GM&S: 'Regardez avec attention la proposition de M. Martineau du groupe GMD, regardez-la positivement. Parce que c'est aujourd'hui une offre crédible, de reprise et de maintien de l'activité industrielle sur le site de La Souterraine'", a-t-il dit sur franceinfo.

Ces derniers ont toutefois rappelé mardi qu'ils ne se laisseraient "pas enterrer sans réagir".

"Une véritable concertation aurait permis de faire évoluer le nombre d'emplois repris et de rétablir un minimum de paix sociale, garantie d'une reprise sereine", ont-ils écrit dans un communiqué.

Ils réclament la possibilité de faire améliorer l'offre ainsi que le versement d'indemnités supralégales pour ceux qui seraient exclus de la reprise, ce que refusent de financer les constructeurs automobiles.

Les salariés appellent donc à une mobilisation devant le tribunal de Poitiers lundi prochain, date à laquelle le tribunal doit se prononcer sur la proposition du groupe GMD. Une autre manifestation est prévue sur le site d'un des constructeurs automobiles le 29 août prochain.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)