Pour Dassault, Airbus, l'avion de combat européen est encore loin

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(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Dassault Aviation et Airbus ont salué le coup d'envoi symbolique donné mi-juillet par la France et l'Allemagne à un futur avion de combat commun, tout en soulignant que le chemin serait encore très long.

"C'est un signal positif fort sur l'avenir de l'industrie de l'aviation militaire en France, en Allemagne et probablement ailleurs en Europe", a souligné jeudi le président exécutif d'Airbus Tom Enders à l'occasion de la publication des résultats semestriels du groupe européen.

"Sans vouloir minimiser cela, tout ce qu'on a entendu pour l'instant, c'est une déclaration politique lors du sommet franco-allemand", a-t-il toutefois ajouté.

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont exprimé le 13 juillet à l'Elysée leur intention de concevoir ensemble un futur avion de combat pour succéder au trio actuel - le Rafale de Dassault Aviation, l'Eurofighter coproduit par Airbus, l'italien Leonardo et le britannique BAE Systems et le Gripen du suédois Saab.

"On en est au tout début: c'est une intention qui a été annoncée à très haut niveau politique", a noté de son côté mercredi soir Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, lors des résultats de son propre groupe.

Dassault revendiquera le rôle d'architecte du programme compte tenu de sa compétence dans le développement en solo du Rafale, a-t-il fait valoir.

"Je pense que nous sommes encore très loin d'une planification industrielle détaillée sur le fait de savoir qui mène, qui suit...", a temporisé de son côté Tom Enders.

Pour l'heure, Airbus et Dassault coopèrent sur le développement d'un futur drone de surveillance Male (Moyen altitude longue endurance) pour rompre avec la dépendance européenne vis-à-vis des appareils américains et israéliens.

Dassault travaille parallèlement à un futur drone de combat dans le cadre du traité franco-britannique de Lancaster House, sachant que la prochaine génération d'avions de combat se déclinera probablement en appareils avec et sans pilote.

"Est-ce qu'il y aura une rejointe de tout ce petit monde-là à la fin ? Peut-être, on verra", a observé Eric Trappier.

Il a souligné que Dassault veillera à garantir que le futur avion de combat soit bien adapté aux besoins de l'armée française, notamment en termes de ravitailleurs et de porte-avions.

(Cyril Altmeyer, édité par Matthieu Protard)