HARARE (Reuters) - La femme du président du Zimbabwe, Grace Mugabe, a demandé à son mari Robert de nommer son successeur pour mettre fin aux divisons au sein du Zanu-PF, le parti au pouvoir, a rapporté jeudi la chaîne de télévision ZBC.

Robert Mugabe, 93 ans, au pouvoir depuis 1980, a dit en février que c'était au Zanu-PF, et non à lui, de choisir son successeur, quand le moment viendra.

Au cours d'une réunion du parti à Harare, Grace Mugabe a pris le contre-pied de son mari, présent lui aussi, et lui a enjoint de choisir lui-même son successeur.

"La Première dame, secrétaire du Zanu-PF pour les Affaires des femmes, a mis le président au défi de nommer son successeur, en disant que c'est ce qui se pratiquait dans les autres pays", peut-on lire sur le site de la ZBC.

"La Première dame a dit qu'il n'y avait rien de mal au fait que Mugabe nomme son successeur, ajoutant que cela encouragerait tous les membres du parti à se rassembler derrière un candidat."

Robert Mugabe est le candidat du Zanu-PF pour l'élection présidentielle de juillet 2018, son dernier mandat selon la Constitution. Il aura 99 ans s'il remporte l'élection et qu'il termine son mandat.

Mugabe pourrait organiser des élections anticipées en raison de ses problèmes de santé, estiment les experts politiques.

Le Parlement devrait pour cela voter sa dissolution, ce qui n'est pas impossible puisque le Zanu-PF y a la majorité.

(MacDonald Dzirutwe; Arthur Connan pour le service français, édité par Danielle Rouquié)